L'Ordre des Chevaliers Divins
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

L'Ordre des Chevaliers Divins

L'Ordre des Chevaliers Divins regroupe nombre de soldats plus ou moins expérimentés mais se battant pour une cause juste, Dieu.
 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

 

 La bataille des Ombres

Aller en bas 
5 participants
Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
AuteurMessage
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeMar 9 Nov - 13:10

Page 1


Un son lointain traversa l'obscurité. Les ténèbres avaient été chassées par autre chose : le néant. Une immensité grise, infinie, immatérielle. Livio était suspendu dans ce vide comme un nuage dérivant dans un ciel gris, incapable de trouver le moindre repère, il n’y avait que lui et le vide. Le bruit se précisa.
Il allait et venait, tantôt fort, tantôt faible, allant et se retirant… Comme, les vagues sur le sable…
A ses pieds, le gris sembla comme onduler, puis, changea de teinte, devenant plus clair, se muant et devenant solide. Une vaste plage de sable fin se matérialisa à ses pieds, un îlot dans ce vide infini, face à lui, un océan d’un bleu azuré reposait paresseusement, ses vagues remontant jusqu’aux pieds de Livio sans qu’il n’en ressente la sensation. Il sentait que le vide était derrière lui, mais lorsqu’il tourna son regard, le néant cédait place sous ses yeux à un paysage aussi étrange que familier : une longue plage immaculée, et plus loin, une plaine herbeuse parsemée de quelques arbres amaigris.
Ces images étaient là, mais il se sentait encore comme flottant dans cet infini grisâtre, comme si tout ceci n’était qu’une illusion. Au-dessus de lui, en imaginant que ce terme avait une signification dans ce lieu étrange, il vit un ciel nu, aussi bleu que l’océan face à lui, débarrassé de tout nuage.
Il n’y avait aucun son, hormis les vagues qui venaient se glisser à ses pieds nus sans qu’il ne les sente. Il était vêtu d’une simple chemise blanche et d’un pantalon brun… Étrange, il n’appréciait pas ces couleurs sur sa personne. Mais au fond, cette curiosité était anecdotique en ce lieu.
Livio sursauta en sentant une présence autour de lui, sans pouvoir la voir, il sentait que la Bête l’observait, elle était là, tapie quelque part. Allait-il devoir à nouveau l’affronter ?

- Il ne te fera plus de mal, le rassura une voix, pas tant que tu ne lui en donneras pas l’occasion du moins.

Cette voix, Livio l’avait connue… Elle avait indéniablement marquée sa vie. Se retournant vers l’océan, il le vit.

- Salut grand frère ! Lança Sclavo, vêtu de blanc, son visage ne portant plus les traces des blessures qui l’avaient défiguré. Ça faisait longtemps.

Livio resta muet, après tout ce qu’il avait traversé dans cet étrange monde, suite à la rencontre avec la Bête, il aurait pensé ne plus s’étonner de rien… Cependant, il voyait à présent son défunt frère, le regardant avec un grand sourire, les mains dans les poches avec une attitude désinvolte, comme s’il venait de lui raconter une bonne blague.

- Je sais, ça doit être perturbant d’être là, en face de moi. Consentit Sclavo avec un sourire radieux.

- Je suis mort ? Demanda Livio à voix haute, plus à lui-même qu’au spectre de son frère.

Cette question déclencha l’hilarité de Sclavo, un rire clair, qui résonna dans l’immensité de l’illusion. Sclavo secoua la tête, faisant voler ses cheveux noirs devant ses yeux qu’il repoussa distraitement.

- C’est vrai que tu pourrais le croire, admit Sclavo en ricanant, mais je te rassure mon frère : non, tu n’es pas mort. Mais, admet que si c’était le cas, le paradis ne manquerait pas de charme n’est-ce pas ?

- Je ne sais pas, jamais je n’ai pensé avoir le droit d’y séjourner, avoua Livio d’un air sinistre. Je pensais que l’autre alternative me serait plutôt destinée.

- Qui sait, dans la vie, les choses les plus improbables arrivent parfois. En tout cas, j’espère que tu apprécies le cadre de nos retrouvailles.

Livio regarda à nouveau l’illusion qui substituait le néant grisâtre dans lequel il s’était éveillé. Cette plage lui rappelait quelque chose, et cela faisait deux fois que Sclavo tentait de fixer son attention sur ce détail.

- Cet endroit, je le connais. Murmura Livio, ce à quoi Sclavo acquiesça d’un hochement de tête, l’invitant à poursuivre dans cette voix. Je me rappelle. Quand nous étions gamins, cette île où nous avions fait escale… C’était…

- Avant qu’on ne t’envoie suivre ta formation. Acheva Sclavo, faisant référence au jour où ses parents le confièrent à un maître assassin de la Koalition afin d’en faire un serviteur Svarog, puis, plus tard, un membre de l’alliance hérétique. Tes derniers jours d’innocence.

- Si loin que cela me semble être une autre vie… Poursuivit Livio, le regard dans le vague. J’ai pleuré… J’ai haï nos parents pour cela… J’aurai voulu m’enfuir avec toi lorsque j’ai compris que toi aussi ils te destinaient à cela… J’avais presque oublié tout ceci.

- C’est là que cela a vraiment commencé ! Annonça Sclavo avec gravité.

- Ici que la Bête s’est emparée de moi ? Demanda Livio, sentant non plus autour de lui, mais en lui, la Bête répondre à ses pensées, comme un animal bougeant dans son sommeil.

- Ici que tu l’as vu naître, ici que tu as abandonné ta vie précédente. C’est ici qu’a commencé ton errance Livio. Je ne sais pas de combien de temps je dispose pour te transmettre mon message, t’aider à comprendre, mais tu dois m’écouter. Cette Bête qui est en toi n’est rien d’autre que le reflet le plus noir de ton être.

- Cela je l’avais compris tout seul, acquiesça Livio en la sentant encore bouger en lui.

- Dès l’instant où tu as appris que l’on te destinait à devenir un assassin, tu l’a créée. Tu t’es vu si noir, si abjecte, si ignoble que tu as repoussé tout cela en bloque et t’es déchargé de ta culpabilité en créant cette créature. Même si tu feintais de l’ignorer, à chaque fois que tu tuais, tu rejetais la faute sur cette sombre entité que tu abritais. Cette créature n’existe que parce que tu le souhaites.

- Qu’est-ce que tu veux me faire comprendre ? S’emporta Livio. Que je suis un salaud irresponsable qui n’assume pas ses actes ? Que je n’ai que faire de tous les morts que je traine derrière moi ? Détrompes-toi mais j’ai conscience de tout ce sang que j’ai sur les mains, à tel point que cela me donne envie de vomir. J’ai fais bien pire que de tuer, j’ai mutilé, j’ai torturé, j’ai détruit des vies, et ce n’est pas le fantôme de mon défunt frère qui va me l’apprendre.

- Je ne suis pas là pour t’accuser de quoi que ce soit Livio, le calma Sclavo en lui posant une main sur son épaule, un contact léger, comme si en poussant un peu plus, il lui serait passé au travers. Une autre illusion, qui, cependant, procura à Livio une sensation de chaleur sur son épaule, puis se répandant dans le reste de son corps. Je sais que la culpabilité t’a rongé pendant des années, c’est pour cela que tu la rejetais sur ta Bête, pour ne pas y succomber. Mais, il arrive un moment où l’on ne peut plus se délester du poids de ses actes, c’est ce qui t’es arrivé lorsque tu as pris conscience de ce que tu avais infligé à Saraphina et à Matilda. Lorsque tu t’es souvenu de ces deux fillettes que tu as abandonné dans le sang de leurs familles. C’est pour cela que la Bête s’est manifestée à toi sous l’apparence de Saraphina, d’une manière où d’une autre, elle a senti que tu allais te détourner d’elle. Ce n’est pas lorsque tu l’as vu que tu l’as abandonnée, tu as commencé à le faire en tuant de tes mains Saraphina et en en portant la responsabilité sur tes épaules, pour la première fois depuis très longtemps. Et cela avait également débuté lorsque tu t’es senti coupable de ma mort, puis de celle de Patrick. Depuis deux ans, tu as commencé à ressentir le poids de tes crimes sur ta propre conscience et la Bête s’en sentie menacée.

A nouveau, Livio sentit la créature en lui s’agiter, comme si elle entendait à chaque fois que l’on parlait d’elle.

- Et donc quoi ? Demanda Livio exaspéré. Je dois continuer à tuer tout en repoussant cette saloperie qui me ronge, sans faire appel à ce sentiment de rage et de frustration qui me permettrait de me sentir mieux ? Je ne pourrais pas continuer éternellement… Au fond, c’était mieux lorsque j’ignorais tout cela, lorsque je tuais sans remord. Arrogant, irresponsable… J’étais mieux ainsi… Maintenant, je ne sais pas si je pourrai continuer à tuer encore très longtemps avant de devenir fou. Tuer des soldats ennemis, toulousains, mercenaires, Ombres, ils ont choisis leurs vies, je le ferai sans hésitation, mais un jour où l’autre, il y aura d’autres victimes telles que Saraphina, Patrick ou toi… A Perpignan, j’ai torturé un malheureux pendant des heures alors qu’il n’avait rien fait, lui aussi victime des complots des Ombres… Je ne pourrai pas la repousser éternellement.

- Non, c’est vrai, tu ne pourras pas... acquiesça Sclavo. Tu finiras pas lâcher prise et cette fois, tu ne pourras peut être plus reprendre le contrôle. Tu en as rencontré, des hommes qui se sont laissés dévorer par leur Bête, leur rage, leur rancœur, leur ambition, peu importe la forme qu’elle prend. Souviens-toi de Véraldus, de Guy, des rebelles byzantins, des Ombres…

- Kyojiro, ajouta Livio à mi-voix.

Sclavo resta silencieux quelques instants, fixant Livio avec un air étrange.

- Kyojiro était différent, sa folie était telle qu’il avait surpassé la Bête en lui. Sa mort a permis au monde de recouvrer un peu d’équilibre. Mais pour l’instant, ce que tu dois comprendre, c’est que tu ne peux pas repousser la Bête en toi, elle finira par gagner, tôt où tard, et là, il n’y aura plus de retour possible.

- Alors quoi ?

- Tu dois l’accepter. Tu dois accepter le fait qu’elle est une part de toi, non pas un être à part comme un parasite étranger à ton corps. Tu dois accepter ta culpabilité et vivre avec. C’est ce que j’ai fais en rejoignant l’Ordre, cela a pris du temps, mais peu à peu, j’ai accepté mes crimes et une nouvelle vie avait commencé pour moi.

- Je ne sais pas si je le pourrai… soupira Livio en regardant l’illusion de ciel au-dessus d’eux, des nuages noirs étaient apparus à l’horizon.

- Tu le devras pourtant, comme tu le vois, la tempête arrive, c’est pour cela que tu dois être en paix avec toi-même, pour l’affronter et y survivre. Tout ce que tu as vécu jusqu’ici n’était qu’un avant gout, les prémices de ce qui va frapper des milliers d’hommes et de femmes très bientôt.

- Les Ombres… murmura Livio en observant les nuages noirs garnis d’éclairs qui s’approchaient d’eux. Elles vont attaquer, encore une fois.

- Et elles recommenceront, jusqu’à ce que l’Ordre soit détruit, et dans le processus, elle se moquera bien que des milliers d’innocents périssent avec. Mais il y a une autre menace, plus terrible encore, tu l’as senti, Kyojiro t’en as parlé.

- Kaujan, notre soi-disant demi-frère… L’est-il vraiment ?

- Je n’en sais rien. Mais toi tu sais qu’il prépare quelque chose et qu’il est lié à ce qui frappe l’Ordre en ce moment, mais cela va bien au-delà des intérêts de l’Ordre. Il représente une menace pour l’Europe entière, et plus encore peut-être. Tu sais qu’il a fait parti des Ombres, tu sais qu’il a fait parti des Svarogs, tu sais qu’il a fait parti de la Koalition, un tel homme doit servir des intérêts bien plus hauts que tout ce que tu as pu imaginer jusqu’ici. Il doit être arrêté.

- A t’entendre, on croirait que cela ne dépend que de moi…

- Cela dépend de nombreuses personnes, et tu fais parti de ces gens là. C’est pour cela que tu dois être en paix avec toi-même, car si tu faiblis, si tu te détournes de ta tâche, alors tu condamneras des milliers de vies. Tu dois l’accepter pour pouvoir continuer la guerre.

Sclavo désigna du doigt quelque chose derrière Livio qui se retourna. A quelques mètres d’eux, parmi les dunes de sables, Livio aperçut la Bête. Elle n’avait plus rien du terrible démon qui l’avait menacé et avait fait mine de le dévorer. Elle n’était pas plus grande que certains petits singes qu’il avait pu voir dans sa jeunesse sur les marchés exotiques d’Orient. Elle se déplaçait comme eux sur quatre pattes, sa peau nue tirée sur ses membres amaigris lui donnant une apparence pitoyable. Seul son visage avait encore quelque chose de menaçant, mais une menace bien amoindrie. Livio aurait presque eu de la pitié en la voyant lui jeter un regard plein de rancœur depuis ce corps pathétique. Ses yeux noirs le fixaient, sa bouche garnie de crocs figée en une expression de douleur contenue, sa respiration sifflante lui parvenant faiblement, son corps secoué de soubresauts comme si chaque inspiration lui en coutait.

- Tout ceci n’est-il qu’un rêve, demanda Livio, ne sachant plus ce qu’il devait croire. Ou tout ceci est-il réel ?

- Parce qu’un rêve n’est pas assez réel pour toi pour y prêter attention ? Demanda Sclavo en retour, souriant à nouveau à son frère. Je ne peux que te dire ce que tu sais déjà au fond de toi, mais je pense que cela va t’aider. J’ai foi en toi grand frère.

Autour d’eux, la plage, l’océan, tout se brouilla, le néant grisâtre englobant à nouveau toute cette illusion, comme un mur de brume les avalant.

- J’ai fini juste à temps on dirait… murmura Sclavo en regardant autour de lui. J’ai fais ce que j’ai pu, c’est à toi de faire le reste Livio. Je te demanderai juste une chose… Ne m’abandonne pas !

- Trop tard… murmura Livio, repensant au jour où il assista impuissant à la mort de son frère.

- Il n’est jamais trop tard, même mort, il peut rester une petite partie de nous en ce monde… J’ai eu cette chance. Ne m’abandonne pas… Je compte sur toi…

Sclavo lui aussi fut avalé par le néant et Livio fut seul avec cette Bête au fond de lui. Il se sentait s’enfoncer, le néant l’avalait lui aussi, ses yeux se fermaient. Avant de sombrer, il se souvint d’une jeune femme aux cheveux de feu, lui annonçant qu’elle portait l’enfant de son défunt frère.
[center]


Dernière édition par SquallDiVeneta le Lun 18 Juil - 2:22, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 1:36

Citation :
Cela dépend de nombreuses personnes, et tu fais parti de ces gens là.

C'est nous ! MrGreen

Tu as aussi pensé au fils de Sclavo comme je n'ai cessé de te le répéter cheers Un retour d'Alicia ? Un petit voyage vers la Hongrie une fois la Guerre contre Toulouse terminée ? Une idée germe dans ma tête...
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 10:15

Le-Nain a écrit:
Une idée germe dans ma tête... cheers

Tous avec moi ! Hip Hip Hip... cheers

MrGreen Désolé mais cette perche était irresistible, je ne pouvais pas ne pas l'attraper.
Revenir en haut Aller en bas
*chaos*
Maître Suprème du Forum
*chaos*


Nombre de messages : 6495
Age : 33
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Adrian Gordon
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 12:30

Un son lointain traversa le néant. Les ténèbres avaient été chassées par autre chose : le néant. MrGreen
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 12:36

*chaos* a écrit:
Un son lointain traversa le néant. Les ténèbres avaient été chassées par autre chose : le néant. MrGreen

Ra merde... la loose Embarassed
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 17:41

Page 2

Livio ouvrit les yeux et découvrit un plafond de pierre, éclairé par la lueur dansante d’une bougie qui brûlait sur une tablette à côté du lit sur lequel il était allongé. Un élancement désagréable lui vrilla la tête un court instant mais se dissipa dès qu’il ferma ses paupières. Attrapant sa tête entre ses mains, il commença à se masser délicatement les tempes, chassant le reste de la douleur.
Soudain, des pas s’éloignèrent et une porte s’ouvrit dans la pièce avant de se refermer. Livio ouvrit les yeux et regarda vers l’origine de ces bruits, apparemment, il n’avait pas été seul dans cette pièce et cette personne qui avait été à son chevet s’en était allée sans un mot. Scrutant la chambre où il se trouvait, Livio réalisa qu’il s’agissait de celle qu’il avait occupée pendant des mois à Castelfort. Il avait peiné à la reconnaitre puisque depuis de longues semaines il avait passé ses nuits à même le sol dans la nature, où, dans le meilleur des cas, sur une paillasse dans une tente. Au moins, pensa-t-il, il était en sécurité dans la forteresse de l’Ordre.
S’assaillant sur son lit, Livio constata qu’en dehors de son mal de crâne qui allait et venait à sa guise, il était plutôt en forme, reposé et assez frais. Il n’était pas sûr de pouvoir se lever immédiatement sans être en proie à des vertiges, mais cela serait possible lorsqu’il aurait avalé quelque chose. Lentement, il étira ses bras puis ses jambes, vérifiant ainsi s’il n’avait aucune blessure, entorse, fracture, membre amputé… Il se serait senti bête de se retrouver par terre en tentant de se lever s’il ne s’était pas aperçu de la disparition d’une de ses jambes… Fort heureusement, tout était là et semblait en bon état.
Des pas résonnèrent dans le couloir au-delà de sa chambre, des pas lourds et précipités, lui faisant remarquer que celui qui avait quitté sa chambre quelques minutes plus tôt avait une démarche légère, souple, presque aérienne, peut-être une femme.

- J’espère que vous vous êtes bien reposé Daleva, lança Rénald en guise de salut lorsqu’il entra dans la pièce précipitamment, parce que je n’ai pas fermé l’œil depuis deux jours et je dois dire que je suis assez contrarié par plusieurs choses, et le fait que vous en revanche ayez dormi pendant ces deux jours en fait parti.

- Désolé… marmonna Livio, ne trouvant pas quoi d’autre à dire. Vous vous êtes donné bien du souci pour moi…

- Ne vous flattez pas, vous n’êtes pas si indispensable que cela, rétorqua Rénald, n’étant visiblement pas d’humeur à plaisanter. Surtout si vous revenez de mission dans le coma sans aucune information de valeur.

Livio aurait espéré meilleur accueil, il détestait les remontrances… Surtout au saut du lit, plus ou moins parce qu’il n’était toujours pas levé… Rénald fit un geste à une personne restée derrière lui dans le couloir. Un serviteur entra aussitôt, chargé de vêtements noirs, d’une cuirasse de cuir sombre et de protections similaires, tandis qu’un autre arrivé, portant le sabre de Livio ainsi qu’une série de poignards et de lames plus petites. Les deux hommes jetèrent le tout sur les jambes de Livio. Non, décidément il avait vraiment connu meilleur réveil.

- J’aurais préféré un petit-déjeuner, gémit Livio.

- Puisque vous êtes suffisamment en forme pour vous plaindre, vous devez pouvoir vous lever ! S’exclama Rénald décidément de mauvaise humeur. Levez-vous, équipez-vous et rejoignez-moi à la salle de réunion, et vite. Un repas vous y attendra.

Rénald sortit sans plus de cérémonie, son air renfrogné toujours sur le visage, suivi par ses deux serviteurs. Livio se frotta le visage, demandant à ses dieux ce qu’il pourrait lui arriver encore de plus désagréable ensuite. Une barbe de trois jours rendait son visage aussi piquant que la mauvaise humeur de Rénald, il aurait aimé pouvoir se raser… Et puis la barbe ne lui allait pas, cela rendait son visage plus épais qu’il ne l’était. Jetant un regard à la porte restée ouverte, Livio aperçut dans l’ombre la silhouette de Saraphina, la jeune femme mince le regardant avec dureté. Les souvenirs de ses songes revenant au galop, Livio fut paralysé par cette vision, il se souvenait de tout. Le fixant avec la même sévérité, Saraphina s’avança et claqua la porte de la chambre avant de disparaître dans le couloir. Depuis quand les visions étaient-elles capable de fermer des portes ?


Livio entra dans la vaste salle de réunion, occupée par une dizaine de personne, la plupart lui étaient inconnus. A peine eut-il posé un pied à l’intérieur de la pièce qu’une énorme forme se précipita sur Livio en hurlant.

- Alors ma caille, content de revoir ton vieux pote ? S’exclama Wladyslaw en posant ses énormes mains sur les épaules de Livio dont les genoux fléchirent sous le poids. Ah, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu ta sale gueule !

- Et je ne m’en plaignais pas... marmonna Livio en se dégageant de l’étreinte de l’énorme polonais et en massant ses épaules douloureuses.

-Héhé, ricana Wlad avec un grand sourire à peine visible dans sa barbe. Rigole pas avec ça, les amis c’est pour la vie, comme la chtouille, on a beau essayer de s’en débarrasser, ça revient toujours un jour où l’autre.

- Et dans ton cas c’est au moins aussi agréable…

- Excusez-moi d’interrompre une discussion aussi capitale que charmante, les stoppa Rénald l’air agacé, mais je vous ai convoqué pour une bonne raison, et je vous prie de bien vouloir venir vous asseoir afin que la réunion puisse commencer.

Livio regarda dans la direction de Rénald dont l’humeur ne semblait pas s’être améliorée. Assis en bout de table comme à son habitude, Livio remarqua les cernes sous les yeux du Maître de l’Ordre et en conclut qu’effectivement, le vieux Général n’avait pas dû beaucoup dormir depuis un moment. S’installant près de Wlad qui quant à lui eut bien du mal à caser son énorme derrière sur une chaise, choisissant finalement par opter pour une chaise pour chaque fesse, Livio se mit à dévisager chaque personne présente autour de la table. A la droite de Rénald se trouvait Otto Von Kassel, qui semblait attendre que son maître commence la réunion pour décoller son regard de ses pieds, semblant plongé dans une intense réflexion. Livio remarqua également que Von Kassel arborait un nouvel insigne sur son torse en plus de celle de Capitaine, un petit écusson sur fond rouge, deux lances se croisant. Sûrement le signe distinctif des Gardes de Fer... Mais, à ce moment, Livio se rendit compte que les décorations de Von Kassel n’étaient pas celles d’un Capitaine, il ne connaissait pas cet insigne.
A droite de lui se trouvait un autre officier, lui aussi portant la tenue des Gardes de Fer ainsi que leur insigne sur le cœur. Sur son épaule droite, se trouvaient les décorations allant avec le grade de Capitaine. Ainsi, Von Kassel n’était plus le dirigeant des Gardes de Fer, beaucoup de choses avaient changé manifestement en deux jours.
Avant de passer à l’homme assis à la droite du Capitaine, Livio remarqua une certaine ressemblance entre le Garde de Fer et Von Kassel, pourtant, il lui semblait que toute la famille de ce dernier avait péri voila longtemps.

L’homme suivant était âgé d’une quarantaine d’année et arborait un crâne complètement chauve sur lequel la lumière des torches se reflétait. Très mince, au point d’être rachitique, ses vêtements gris flottant autour de lui, le petit homme avait un visage usé comme un vieux parchemin, indiquant qu’il avait passé la majeure partie de sa vie en extérieur, mais ce qui surprenait le plus chez lui était son incapacité à rester en place. En effet, l’homme était constamment en train de gigoter, ses mains, ses jambes, ses épaules, tous ses membres étaient sans arrêts en proie à des petits mouvements, comme des tocs nerveux ou le signe d’une anxiété excessive. Plus troublant encore, ses yeux ne parvenaient pas à se fixer sur un point fixe, il lançait des regards furtifs dans toutes les directions, comme s’attendant à être attaqué d’un instant à l’autre… Ou bien comme s’il tentait de suivre du regard une mouche aussi vive que l’éclair. Soudain, le petit homme fixa son regard droit vers Livio et ne s’en détacha pas pendant plusieurs secondes, ce qui parut être une éternité vu son incapacité à contrôler ses mouvements. C’était très désagréable, Livio avait l’impression que l’homme l’analysait de la tête aux pieds, voir même, comme s’il tentait de voir au travers de lui ce qu’il cachait sous sa peau.
Finalement, l’homme lui fit un sourire aussi rapide que crispé et se remit à balayer la pièce et ses occupants de son regard.

A la gauche de Rénald était assis un homme visiblement d’origine arabe, son teint le prouvant plus que sa tenue vestimentaire puisqu’il était habillé exactement comme Livio, de noir avec un plastron et des protections de cuir aux jambes et aux bras. Ses coudes appuyés sur l’énorme table d’ordinaire recouverte de documents, il posait son menton sur ses mains jointes dans une posture décontractée, bien que ses yeux trahissaient un certain agacement, manifestement, les gigotements incessants du petit homme chauve à l’autre bout de la table l’exaspéraient.
A côté de l’arabe se trouvait un jeune homme au visage avenant, ses long cheveux bruns tirés derrière ses oreilles laissant percevoir ses traits qui inspireraient la confiance chez ceux qui se limiteraient à son physique pour le juger. Une énorme épée était posée contre le dossier de sa chaise, l’homme devait être puissant pour manipuler une telle lame, semblable à celle qu’utilisait autrefois Adrian Gordon et certains de ses hommes. Le jeune officier, un lieutenant, semblait assez calme, mais curieux de connaitre les raisons de cette réunion.
Enfin, juste à côté de Livio se trouvait un homme imposant, presque aussi grand que Wladyslaw. Il était cependant moins gras et ses épaules étaient plus larges. Le vétéran arborait plusieurs cicatrices sur son visage encadré par une chevelure rousse laissant présager une parenté celte. L’homme était paré au combat, portant une cotte de maille sous plusieurs couches de tissus et des épaulières de cuir et de métal, ainsi que des jambières de cuir renforcées d’écailles de cuivre. Cet assortiment de protections éclectiques renforçait l’impression de puissance de l’individu et n’était pas dénué d’un certain aspect esthétique, Livio ne doutait pas qu’au fil des combats, ces armures avaient dû lui sauver la vie.

- Ça faisait longtemps Daleva, comment allez-vous ? Demanda l’individu en tournant son regard vert sur Livio avec un grand sourire.

Livio reconnut le guerrier et s’apprêta à répondre, mais Rénald choisit ce moment pour s’éclaircir la gorge et réclamer ainsi le silence.

- Bien, à présent que Daleva a bien voulu nous faire l’honneur de sa présence, cette réunion peut enfin commencer. Annonça Rénald, toujours aigri. Je craignais de devoir lancer cette mission sans vous Capitaine. Cabal, est-il prêt ?

L’homme à qui Rénald s’était adressé n’était autre que le petit chauve hyperactif qui se leva d’un bond et contourna la table d’un pas vif et raide comme si son pantalon était en feu. Il se planta à côté de Livio et l’examina de si près qu’il aurait pu compter ses cils. Avant que le Capitaine ne puisse protester, l’individu lui attrapa le menton entre ses doigts fins et glacials et lui fit tourner la tête de gauche à droite, puis le lâcha sans que Livio n’ait le temps de se débattre.

- L’individu semble ne plus être en proie aux effets de la Rose de Sithis, annonça le dénommé Cabal d’une voix haut perchée, ses lèvres prononçant les mots à une telle rapidité qu’ils étaient sortis en un souffle rendant leur compréhension difficile.

Le petit homme étrange se mit à déambuler dans la pièce, se tenant le menton, les yeux baissés et se mettant à discourir comme réfléchissant à haute voix, ses mots fusant comme des flèches dans tous les sens.

- Je note cependant une certaine déshydratation provoquée par l’inhalation de la substance en grande quantité en plus d’une convalescence en état semi-comateux prolongée sans suivi médical sérieux, je recommande au sujet de boire beaucoup d’eau en plus de vin coupé à l’eau afin de se réhydrater en plus que de se prémunir d’éventuelles infections, la Rose de Sithis risquant de favoriser l’apparition de certaines maladies suite à une exposition prolongée à ses vapeurs. Effet assez étrange que je n’ai pas encore eu l’occasion de mesurer pleinement ni d’expliquer concrètement.

- Cabal ! Le coupa Rénald en levant la main afin de mettre un terme aux divagations de l'hyperactif. Est-il remis ? C’est tout ce que je souhaite savoir !

- Remis ? Oui, il semble contrôler ses mouvements sans la moindre gêne et ses fonctions mentales semblent être également intactes, j’ai noté une certaine activité depuis qu’il est entré ici. Le sujet est troublé, mais cela n’a rien à voir avec les drogues absorbées, il se demande quel est le motif de cette réunion, comme nous tous.

- Merci Cabal ! S’exclama Rénald, tentant de couper le petit homme dans ses divagations, mais il ne semblait pas avoir été entendu.

- J’ai noté chez tous les individus présents ici un certain trouble, même chez l’haschischin assis près de vous, bien qu’il tente de contrôler ses émotions, son attitude vis-à-vis de mes tocs comportementaux prouvent qu’il est perturbé. La présence de l’assassin des Ombres exposé à la Rose de Sithis, celle du mercenaire de l’armée Tiberiènne assis à côté de lui et la mienne démontrent l’aspect extraordinaire de cette réunion et de l’importance de la mission que vous souhaitez nous confier. De plus, la présence de deux individus féminins dans cette pièce, dissimulées derrière les paravents derrière vous a attiré ma curiosité… Des servantes ? Non, le caractère confidentiel de cette réunion exclue cette possibilité… Des concubines ? Très peu probables… Des agents spéciaux ? Espionnes ? Plus pertinent oui…

- Assez ! S’écria Rénald en se levant et en frappant des poings sur la table au centre de la pièce.

Enfin, le petit homme se tut, semblant enfin remarquer le désagrément que ses égarements provoquaient chez Rénald. Il cligna quelques fois des yeux avant de secouer la tête.

- Désolé, fit-il, ne montrant cependant aucun signe d’embarras, avant de rejoindre sa place. Le Capitaine Daleva semble être prêt à accomplir n’importe quelle mission même si je recommande un suivi médical et une interruption aux expositions à la Rose de Sithis…

- Merci ! Le coupa à nouveau Rénald, craignant que Cabal ne se lance à nouveau dans ses flots de paroles intarissables. Hé bien, avant de vous présenter les deux personnes qui devaient se joindre à nous une fois certains points abordés, je vais présenter ceux qui sont avec nous autour de cette table. Vous avez eu le plaisir de faire la connaissance de Winston Cabal : guérisseur errant aux multiples talents qui a bien voulu se joindre à nous.

- Me joindre à l’Ordre ? Non. Précisa Cabal, toujours dans un flot de paroles. Vous m’avez invité à Castelfort afin d’écouter une proposition, échange de bons procédés, vous avez besoin de mes talents et de mes connaissances, j’ai besoin de capitaux pour poursuivre mes recherches. Quant à savoir quelle tâche vous souhaitez me voir accomplir, je l’ignore, même si j’ai déjà élaboré plusieurs théories plus que plausibles et …

- Et dont vous ne parlerez pas s’il vous plait ! Le coupa Rénald une fois encore. Toutes vos questions auront une réponse en temps voulu. Vous connaissez tous Otto Von Kassel, qui a été promu au rang prestigieux de Surintendant, faisant de lui l’égal d’un Connétable. Cette nouvelle fonction a été créée afin de lui donner le pouvoir d’accomplir ses nombreuses missions et de maintenir l’ordre, la cohésion et la discipline dans nos rangs, tout en lui donnant l’autorité nécessaire afin de mener nos armées au combat, reconnaissant ainsi sa contribution à l’Ordre ainsi que celle de ses Gardes de Fer.

Encore plus de pouvoir pour le pantin de Rénald pensa Livio, Von Kassel avait jusqu’ici un pouvoir énorme, mais officieux. A présent, les Gardes de Fer allaient véritablement devenir la police de l’Ordre, même si Livio soupçonnait Von Kassel de vouloir les faire devenir bien plus encore. Jusqu’ici, il l’avait pris pour un simple officier fidèle à Rénald jusqu’à la mort, comme tant d’autres, mais à présent, il se demandait si le Germain n’était pas lui aussi très avide de pouvoir tout comme son Maître…

- A ses côtés se trouve le Capitaine David Zäcker qui a pris la succession de Von Kassel à la tête des Gardes de Fer et qui…

- Semble être affilié de manière très proche à Von Kassel, l’interrompit Cabal en se levant et s’approchant du dit individu pour le plus grand déplaisir de Rénald et du tout nouveau Surintendant qui sembla être prêt d’exploser. La forme du visage très similaire laisse supposer une parenté, surtout le contour des oreilles qui prouve indéniablement un sang commun très proche, ainsi que la fossette identique chez les deux individus. Je suppose que tous deux sont frères, mais je sais que la famille Von Kassel a été entièrement décimée lors de l’attaque de leur domaine en Saxe. Peut-être un cousin germain, ou bien un frère bâtard, plus probable.

Tandis que Zäcker rougissait jusqu’aux oreilles et semblait plus gêné que choqué, Von Kassel lui poussa un hurlement de rage et se leva en brandissant son épée. Otto se rua vers Cabal qui ne sembla pas plus inquiété de voir ce puissant guerrier le menacer que s’il s’était agi d’un chaton. Otto attaqua, tentant de décapiter le médecin aussi insolent qu’intarissable. Cabal bougea à une vitesse incroyable, évitant l’attaque de taille, puis une autre d’estoc, et ainsi de suite, reculant, glissant sur le côté, et sautant en esquivant chaque coup. Otto s’arrêta, stupéfait par les mouvements de l’homme qu’il avait tenté de pourfendre et qu’il n’avait pas effleuré une seule fois. Cabal ne semblait pas du tout essoufflé, ni contrarié de cette tentative d’atteinte à sa vie. Tous les occupants de la pièce avaient observé la scène avec ahurissement, puis, un curieux sourire apparut sur le visage de Rénald qui sembla pardonner aussitôt les manquements à l’étiquette de Cabal.

- Otto, ça suffit, et vous Cabal, veuillez demander la permission avant de parler à présent.

Von Kassel regagna sa place, tiraillé entre la stupéfaction et la colère, tandis que Cabal s’assaillait comme si rien ne s’était produit.

- Le Capitaine Zäcker est le demi-frère du Surintendant Von Kassel, poursuivit Rénald en faisant un signe de tête à l’intéressé. Si cela provoque la moindre gêne chez qui que ce soit, qu’il le dise maintenant.

- Mon intention n’était nullement d’offenser le Capitaine, affirma Cabal avec sincérité. Et je regrette que cela ai pu provoquer la colère du Surintendant, qui démontra cependant un sentiment fraternel touchant.

Livio se retint de sourire, il était difficile d’imaginer que Cabal puisse trouver quoi que ce soit de touchant, tant il semblait détaché de ses émotions. Mais cela sembla calmer quelque peu Von Kassel qui inspira profondément avant de détourner son regard haineux de l’étrange petit homme.

- A ma gauche, voici Al Assel d’Al Minya, annonça Rénald en désignant l’arabe qui semblait regarder Cabal d’un œil nouveau. Aucun commentaire s’il vous plait, ajouta Rénald, à l’intention du petit homme qui avait déjà trop pris la parole. Il est l’un de nos meilleurs agents de terrain et a toute ma confiance, il s’est illustré en Hongrie, puis m’a servit loyalement dans ma campagne contre la Koalition lorsque Sopraluk était en Empire Byzantin. Ensuite se trouve le Lieutenant Warren Darhio, un officier brillant dont la famille s’est illustrée dans les rangs de l’Ordre ces dernières années. Après, voici Antoine d’Echin, ancien Capitaine des Glaives de Bronze, membre de l’armée Tiberiènne, son unité a perdu la vie lors de la bataille du Vallon aux Vergers et il a souhaité nous rejoindre. Enfin après, Livio Daleva qu’il n’y a nul besoin de présenter et à ses côtés, le Sergent Wladyslaw de Bran, un guerrier farouche.

- On doit puer, s’exclama Wlad en s’adressant à Livio, l’air vexé, tous les autres ont eu droit à une biographie, alors que moi je suis seulement farouche et toi t’as pas besoin d’être présenté.

Rénald qui avait saisi la remarque de Wladyslaw leva les yeux au ciel avant de s’éclaircir la gorge et de poursuivre.

- Vous tous êtes ici parce que vous avez en commun quelque chose, une expérience dans votre vie qui vous rend différent. Poursuivit Rénald en fixant chaque homme présent tour à tour. Vous tous avez eu affaire personnellement aux Ombres et avez survécu. Le Capitaine Zäcker a été l’une de leur cible dernièrement, Winston Cabal a travaillé en étroite collaboration avec eux pendant des années, pas de commentaire s’il vous plait ! S’exclama lorsque ce dernier tenta d’ajouter quelque chose. Al Assel d’Al Minya les a combattu à de nombreuses reprises et a été contacté pour les rejoindre, Warren Darhio a vu l’un de ses amis, le Lieutenant Karl Skapty se faire enlever par eux…

Livio fronça ses sourcils à cette dernière remarque, Skapty aurait été enlevé par les Ombres ? C’était absurde, à quoi bon l’enlever ? Le tuer, pourquoi pas, et Livio ne l’aurait pas pleuré, mais le capturer, que pouvaient-ils espérer tirer de lui ? Il savait que Skapty avait disparu, mais il aurait plutôt avancé l’hypothèse que des Toulousains l’avaient emmené après la bataille du Vallon aux Vergers où son cadavre n’avait pas été découvert.

- Antoine d’Echin a survécu à un affrontement avec eux voilà des années lors d’une de ses missions pour l’armée Tiberiènne, Daleva a été l’un de leurs agents pendant des mois et Wladyslaw de Bran a été le seul survivant de son unité lorsque les Ombres les ont attaqué alors qu’ils patrouillaient les routes de notre domaine. Voilà pourquoi je souhaite faire appel à vous, vous tous connaissez notre ennemi mieux que quiconque, vous les avez affronté et leur avez survécu. L’Ordre a besoin de vous pour mener l’attaque contre cette confrérie d’assassins déments et pour les frapper en plein cœur.
Mais avant de vous exposer tout cela plus en détail, je vais vous présenter deux autres membres de la compagnie que vous formerez. Comme l’a dit Cabal précédemment, il s’agit de deux jeunes femmes. J’espère que vous ne les jugerez non pas sur leur sexe mais sur leurs compétences, car elles pourraient bien être les deux membres les plus dangereux de l’expédition que vous allez mener.

- Enfin ça devient intéressant ! S’exclama Wlad avec un grand sourire, provoquant l’exaspération de Rénald.

Derrière lui, une fine main à la peau pâle tira un rideau qui séparait la salle de réunion du reste de la pièce où Rénald prenait parfois du repos sur une couchette lorsqu’il en avait l’occasion. La première arrivante était à peine adulte, plus adolescente que femme, de petite taille, ses cheveux noirs mal entretenus tombant dans son dos en vrac. Vêtue de noir et de bruns, elle portait dans son dos un sabre étrange dans son fourreau. Son visage pâle comme la neige était marqué de traces de coups et de cicatrices, ses yeux baissés semblaient vides, dénués de vie. Sa vue procura un frisson étrangement familier chez Livio.

- Absence de réaction à l’environnement, toute trace d’émotion absente également, tête légèrement penchée, murmura Cabal à sa place. Il semblerait que le sujet soit instable mentalement.

- Je vous présente Anachi, annonça Rénald d’une voix forte afin de couvrir la remarque du médecin. Elle est l’une des dernières représentantes du peuple Svarog et a été formée au combat par l’un de ses plus puissants guerriers, un homme que vous avez connu Livio, Kyojiro Kagenuma

Livio frissonna, ça n’était pas possible ! Il se souvenait d’elle à présent, un jour où Kyojiro était venu le narguer près de Constantinople, c’était la même jeune fille aux yeux bleus. Il l’avait enlevée, l’avait torturée, violée, puis l’avait entrainée, l’avait formée pour devenir comme lui : un être sanguinaire en proie à la folie.

- Anachi nous a rejoint peu après Constantinople et s’est montrée plus que compétente, assurant ma sécurité dans l’ombre, expliqua Rénald avec fierté. Malgré son jeune âge, elle est d’une habilité prodigieuse et saurait se montrer l’égale de n’importe quel homme. Croyez-moi, elle a tué bien plus d’Ombres que quiconque autour de cette table.

- T’as vu ses yeux ? Demanda Wlad, qui même lui semblait choqué par le spectacle de cette jeune fille dont la folie suintait par tous les pores de sa peau. Y a de quoi te faire débander en un instant…

- Et la suivante est une autre de mes meilleures agents, elle a espionné pour nous les Ombres pendant des années et grâce à elle, l’Ordre a échappé à de nombreux pièges.

Une autre femme entra dans la pièce. Si la précédente apparition avait choqué Livio, la suivante le terrifia. Secouant sa chevelure noire ébouriffée par son passage sous les rideaux séparant la pièce en deux, Saraphina balaya la pièce du regard avant de poser ses yeux plein de haine sur lui.

- Voici Matilda Vittoria, une Ombre fidèle à l’Ordre et qui va nous permettre de mettre un terme à la menace de nos ennemis.


Dernière édition par SquallDiVeneta le Lun 18 Juil - 2:22, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
*chaos*
Maître Suprème du Forum
*chaos*


Nombre de messages : 6495
Age : 33
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Adrian Gordon
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 19:45

Je suis pas invité ? MrGreen

Bon,va falloir que je trouve une raison à cela.
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 19:48

*chaos* a écrit:
Je suis pas invité ? MrGreen

Bon,va falloir que je trouve une raison à cela.

Je pensais que ça serait évident.

Parce que Gordon et ses Faucheurs seront bien plus utiles sur un champ de bataille contre les Toulousains qu'à s'infiltrer dans la base des Ombres, ces deux actions se déroulant dans la même période de temps. Il y a deux fronts, un contre Toulouse, et un contre les Ombres et il faut répartir les troupes, Gordon a prouvé de nombreuses fois sa capacité à mener des batailles, il sera bien plus utile à l'ouest pour percer les lignes ennemies lors de l'offensive à venir.
Revenir en haut Aller en bas
*chaos*
Maître Suprème du Forum
*chaos*


Nombre de messages : 6495
Age : 33
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Adrian Gordon
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 20:16

Cela me convient parfaitement,mais tu comptes gérer Rénald concernant la situation contre Toulouse ou bien dois-je m'en charger ?
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 12 Nov - 20:42

SquallDiVeneta a écrit:
Le-Nain a écrit:
Une idée germe dans ma tête... cheers

Tous avec moi ! Hip Hip Hip... cheers

MrGreen Désolé mais cette perche était irresistible, je ne pouvais pas ne pas l'attraper.

C'est sur, c'est pas donné à tout le monde d'avoir des idées MrGreen

Bon, je lis la suite plus tard Wink
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeSam 13 Nov - 11:23

*chaos* a écrit:
Cela me convient parfaitement,mais tu comptes gérer Rénald concernant la situation contre Toulouse ou bien dois-je m'en charger ?

Ben si tu te sens inspiré concernant l'attaque imminente contre Toulouse je te laisserai volontier ce fardeau.
Revenir en haut Aller en bas
*chaos*
Maître Suprème du Forum
*chaos*


Nombre de messages : 6495
Age : 33
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Adrian Gordon
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeSam 13 Nov - 14:07

Hé bien,c'est surtout que ma conversation avec Rénald remonte à quinze jours avant la bataille du verger,comme tu l'as mentionné quelques part,comme quoi Adrian et une dizaine de faucheurs avaient fait un passage éclair dans le camp avant de repartir.
A partir de la,j'ai pas mal de possibilité sur les éventuelles tactiques que pourraient utiliser Rénal par l'intermédiaire d'Adrian.
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeDim 14 Nov - 14:24

Pour le personnage de Cabal, tu t'es inspiré de Patrick Jane dans Mentalist ? MrGreen Superbe trouvaille en tout cas.

Citation :
Je suppose que tous deux sont frères, mais je sais que la famille Von Kassel a été entièrement décimée lors de l’attaque de leur domaine en Saxe. Peut-être un cousin germain, ou bien un frère bâtard, plus probable.

Tu as pas confondu avec la famille Von Soukhen ?

Tu fais ressurgir d'Al Mynia aussi... oublie pas que la dernière fois qu'on a eu de ses nouvelles, il participait à une mission avec Skapty en Hongrie, il avait ensuite disparu... pour rejoindre Rénald ?
Warren Darhio ? L'agent de Bertrand de Lorraine infiltré...
Antoine d’Echin ? Véritable repenti ou agent de Kaujan infiltré...
Matilda, la soeur de Saraphina ? Elle était pas censée être morte ?

La suite va être passionnante, surtout qu'on a toujours Stuart de York caché dans la campagne, la menace des Ombres qui plane sur l'Ordre et un Bertrand qui se révolte de plus en plus...
Je te demanderai juste une chose, laisse Cabal en vie qu'on se marre un peu MrGreen
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeDim 14 Nov - 14:44

Le-Nain a écrit:
Pour le personnage de Cabal, tu t'es inspiré de Patrick Jane dans Mentalist ? MrGreen Superbe trouvaille en tout cas.

Non, je regarde pas les séries sur TF1, question de principes... MrGreen Canal+ for ever.
Et en fait dans le cas présent ce serait plus du professeur Mordin Solus dans le jeu Mass Effect 2, tu dois trouver des videos sur youtube et tu verras que jamais je ne pourra assez bien lui rendre hommage... MrGreen

Le-Nain a écrit:
Citation :
Je suppose que tous deux sont frères, mais je sais que la famille Von Kassel a été entièrement décimée lors de l’attaque de leur domaine en Saxe. Peut-être un cousin germain, ou bien un frère bâtard, plus probable.

Tu as pas confondu avec la famille Von Soukhen ?

J'ai recherché sa bio mais comme elle avait été effacée j'ai du faire avec mes souvenirs...désolé pour les incohérences mais je pensais que cela pourrait être intéressant d'avoir une autre facette de notre nouveau Von Kassel qui est devenu un gars bien sombre dont les dents raillent le plancher...


Le-Nain a écrit:
Tu fais ressurgir d'Al Mynia aussi... oublie pas que la dernière fois qu'on a eu de ses nouvelles, il participait à une mission avec Skapty en Hongrie, il avait ensuite disparu... pour rejoindre Rénald ?

Ca c'est facile à expliquer, après la débacle de l'Ordre il aurait très bien pu fuire vers le nord comme tant d'autres et trouver refuge sur les terres de Rénald. Je pense pas que d'Al Mynia fera des confidences sur sa vie, pas le genre du gusse, mais bon...

Le-Nain a écrit:
Warren Darhio ? L'agent de Bertrand de Lorraine infiltré...

Frangin de Kaleb Darhio et ami de Skapty, devenu depuis une vraie bête de combat.

Le-Nain a écrit:
Antoine d’Echin ? Véritable repenti ou agent de Kaujan infiltré...

Haha... Non, juste un gros mercenaire qui a changé de camp par intérêts...ou pas...tintintiiiiiin

Le-Nain a écrit:
Matilda, la soeur de Saraphina ? Elle était pas censée être morte ?

Heu...je ne crois pas...Livio a étrangé Saraphina mais Matilda était un peu passée à la trappe, comme je préferais ne pas trop me compliquer la vie avec les deux soeurs à gérer en même temps...tu me mets le doute là... pale

Le-Nain a écrit:
La suite va être passionnante, surtout qu'on a toujours Stuart de York caché dans la campagne, la menace des Ombres qui plane sur l'Ordre et un Bertrand qui se révolte de plus en plus...
Je te demanderai juste une chose, laisse Cabal en vie qu'on se marre un peu MrGreen

Oui, Cabal pourrait être marrant à consserver, c'était prévu, quant à Stuart et Bertrand je vais tenter de caser leurs aventures dans un post à part qui mettra en scène la rebellion.
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeDim 14 Nov - 15:11

Pour Otto et sa famille, à la limite c'est pas grave, ça devait arriver fréquemment à l'époque ce genre d'histoire ^^

Pour d'Al Mynia, si je me souviens bien, la mission que je fais avec Bekin, c'est la première après qu'on se soit tous rejoint à Rajka. Mais bon, on peut se douter qu'il a eu une opportunité plus intéressante ce d'Al Mynia que de rester dans un village isolé en plein milieu de la Hongrie avec une poignée de survivant What a Face

Citation :
Le-Nain a écrit:
Warren Darhio ? L'agent de Bertrand de Lorraine infiltré...

Frangin de Kaleb Darhio et ami de Skapty, devenu depuis une vraie bête de combat.

Oui je sais mais qu'est-ce qu'il fou là ? Sachant qu'il veut aider Bertrand à renverser Rénald, qu'il soit présent ici va servir les intérêts de Bertrand...

Pour Matilda je sais plus, ça remonte à Perpignan... je croyais me souvenir que lorsque Livio tuait Saraphina, Matilda était déjà morte mais je me trompe sûrement...
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeVen 19 Nov - 13:37

Page 4

- Il est donc temps pour vous tous de savoir pourquoi je vais vous demander de mettre vos forces en commun ! Annonça Rénald une fois les dernières arrivantes installées à la table de réunion.

Livio n’avait pas détaché son regard des deux jeunes femmes, Anachi qui semblait perdue dans un rêve, ses yeux plongés dans le vague, et Matilda qui observait Rénald avec attention, évitant soigneusement de devoir à nouveau regarder dans la direction de Livio. Au moins songea-t-il, il n’était pas aussi fou qu’il l’avait pensé, il avait tout simplement pris Matilda pour sa défunte sœur. Après tout, les deux femmes se ressemblaient énormément, et il avait été plutôt… perturbé, ces derniers jours. La présence de Matilda le rassurait quelque peu, peut-être ses visions de Saraphina allaient-elles cesser à présent. Il était néanmoins surpris par ce qu’il venait d’apprendre, il avait toujours pensé que des deux sœurs, Matilda était celle qui était la plus loyale aux Ombres. Qu’elle se révèle être une espionne de Rénald était tout à fait inattendu. Livio se demanda depuis combien de temps cela durait, depuis combien de temps Rénald savait qu’il faisait parti de la Confrérie des Assassins, depuis combien de temps il complotait afin de se préparer à la guerre totale contre eux...

- Comme je vous l’ai dit, vous avez été choisis pour affronter les Ombres car vous avez tous eu à les affronter ou les avez côtoyés par le passé, poursuivit Rénald. Et votre expérience va vous aider à mener à bien la mission que je souhaite vous confier. Il y a quelques jours, les Ombres ont lancé une attaque massive contre notre Ordre, s’attaquant à nos officiers, à nos ouvriers et détruisant nos armes ainsi que notre matériel, cependant, avant de nous attaquer, les Ombres ont fait bien plus grave. Elles s’en sont en effet prises à des villages et à des camps toulousains de l’autre côté du front, mettant ces massacres en scène afin que nos ennemis soient tentés de croire que ce sont nos hommes qui ont commis ces exactions, et il est certain que d’ici peu, les toulousains vont repartir en campagne avec plus de férocité encore afin de se venger. Il est clair que les Ombres voulaient déclencher la fureur des toulousains contre nous tout en nous laissant vulnérables face à leur attaque imminente.
C’est pourquoi je ne pourrai mener personnellement l’offensive contre les Ombres, le gros de notre armé sera déjà suffisamment occupé à l’Ouest afin de prendre les devant sur notre ennemi, c'est trop pour un seul homme de devoir gérer deux fronts à la fois. Les neiges vont fondre, la guerre va reprendre de plus belle, nous devons combattre les Ombres maintenant. Si l’Ordre est obligé de combattre ses ennemis de deux côtés à la fois, nous sommes perdus.

Livio remua sur son siège, le choc du retour de Matilda ayant fait place à l’impatience de savoir enfin ce que Rénald attendait d’eux. Il ne faisait pour l’instant que rappeler des faits qu’il connaissait déjà. C’était nécessaire afin que les nouveaux venus dans les rangs de l’Ordre puissent comprendre la situation globale des chevaliers, mais cela mettait ses nerfs à vif. De plus, l’inquiétude de Rénald était contagieuse, le Maître semblait extrêmement préoccupé par les Ombres, mais Livio songea que cela était plus à cause du fait qu’il ne pourrait pas personnellement se charger du combat contre la Confrérie, puisqu’il allait devoir mener l’attaque contre Toulouse.
Rénald fit un signe de tête à Matilda qui se leva, son air sérieux ne laissant rien transparaître chez la jeune femme. Elle prit une longue inspiration et sortit de sa cape un grand rouleau de parchemin qu’elle jeta sur la table, se déroulant en dévoilant une carte des terres de l’Ordre et de ses alentours. Une petite croix rouge avait été faite à un endroit sur la côte, à quelques kilomètres au nord de la frontière, en plein territoire du Duché très disputé de Béziers.

- Depuis la mort du Seigneur Sopraluk, les Ombres se sont préparées à accomplir le Don du Sang, déclara Matilda d’une voix solennelle. Lorsque Sopraluk s’est allié aux Ombres il y a longtemps, peu avant la formation de l’Ordre, il a formé sans le savoir un lien très puissant entre lui et la Confrérie, un lien que les assassins pensent ne pouvoir être rompu qu’en exterminant tous les serviteurs et successeurs de leur défunt allié. Lorsqu’il était encore en vie, les Ombres lui étaient loyales jusqu’à la mort, ils se seraient tous sacrifiés jusqu’au dernier pour le servir, mais à l’instant où il est passé de la vie au trépas, cette alliance, ce pacte, a été rompu. Et pour les Ombres, le seul moyen de recouvrir leur liberté jusqu’à ce qu’ils puissent trouver un autre protecteur, c’est l’extermination de l’Ordre. Il faut que vous compreniez tous ceci : les Ombres ne reculeront pas, tant qu’un seul de vos chevaliers respirera, leur seule préoccupation sera votre destruction, et les assassins sont prêts à tous les sacrifices pour cela, dussent-ils massacrer des milliers d’innocents sur leur route. De plus, le Don du Sang est considéré comme une offrande d’une importance capitale pour les Ombres, les âmes des ennemis tués pendant le Don du Sang sont envoyées à Sithis, notre divinité, qui s’en repait et lui permet de continuer à veiller sur nous à travers la Mère Noire. Les Ombres ont déjà commencé, comme l’a dit Rénald, elles ont massacré des centaines de villageois toulousains afin de provoquer chez votre ennemi une réaction aussi rapide que violente, vous êtes déjà très affaibli, et il ne faudra pas longtemps avant que les Ombres ne réussissent à vous porter un coup fatal.

- Pourquoi ne pas nous avoir prévenus de la récente attaque des Ombres contre l’Ordre ainsi que sur les civils toulousains ? Demanda soudainement Antoine d’Echin d’un ton neutre, mais cachant de lourds soupçons. Si vous êtes un agent double depuis si longtemps, pourquoi ne pas avoir mis au courant Rénald ? Vous auriez sauvé de nombreuses vies et l’Ordre ne se serait pas retrouvé aussi vulnérable. Comment pourrions-nous vous faire confiance ?

- Matilda opérait sur un autre théâtre à ce moment, expliqua Rénald, intervenant afin de lever les doutes sur la loyauté de l’espionne. Non seulement elle a été dans l’incapacité de nous avertir, mais en plus, si nous avions été sur nos gardes lors de l’attaque des Ombres, ces derniers se seraient alors mis à soupçonner la présence d’un traitre dans leurs rangs et nous ne pouvions pas nous passer de l'infiltration de Matilda parmi les Ombres.

- Les Ombres sont arrogants, ajouta Matilda, ne semblant pas vexée que l’ancien mercenaire autrefois à la solde de Toulouse ne mette en doute sa loyauté. L’idée qu’ils puissent être infiltrés leur est presque inconcevable, seuls quelques membres les plus méfiants pourraient formuler cette hypothèse. La trahison est un acte fréquent dans nos rangs, nous nous piégeons entre nous depuis la nuit des temps afin de progresser dans la hiérarchie et acquérir prestige et pouvoir, mais l’idée que l’un d’entre nous espionne la Confrérie pour le compte d’une entité extérieure est inimaginable. Les Ombres mettent trop de temps et d’efforts à ruiner les souvenirs de nos vies antérieures et à faire naître en nous un attachement quasi religieux à la Confrérie pour qu’ils puissent imaginer une trahison possible.

- Alors pourquoi l’avez-vous fait, vous ? Demanda Antoine, s’acharnant à mettre en lumière les motivations de Matilda. Pourquoi avoir trahi les Ombres ?

La jeune femme regarda le mercenaire avec une certaine impatience cette fois-ci, visiblement elle ne souhaitait pas s’étendre sur ce sujet. Livio, quant à lui, applaudit silencieusement la méfiance d’Antoine qui semblait avoir plus de potentiel que sa situation ne le laissait présager ; simple capitaine mercenaire, l’ancien Svarog se dit que le guerrier aurait tout aussi bien put accéder à un rang bien plus prestigieux. Son esprit semblait aussi affuté que les lames qu’il cachait avec adresse sous ses vêtements.
Matilda regarda dans la direction de Rénald qui avait observé l’échange en silence. Le Maître haussa les épaules, indiquant que la jeune femme pouvait répondre comme elle l’entendait.

- Certains détails de mes motivations n’appartiennent qu’à moi, répliqua l’assassin. Mais je peux vous dire que les Ombres n’ont pas réussi à détruire tout ce qui avait marqué ma vie, certaines colères et certains désirs de vengeance sont encore vivaces, et j’ai réussi à préserver ma liberté en m’y accrochant. Libre à vous de ne pas me faire confiance, mais je vous jure que je souhaite détruire, ou au moins mettre en échec les Ombres, autant que chacun d’entre vous, voir plus. Ce qu’ils ont essayé de me faire, ce en quoi ils ont voulu me transformer… Je ne le leur pardonnerai jamais.

Antoine fixa la jeune femme pendant un instant qui, quant à elle, avait fixé Livio avec colère tout du long de son discours. Antoine avait compris que son voisin était visé par certaines de ses paroles, et bien qu’il n’en comprenait pas le sens, il hocha la tête après un moment de réflexion, se contentant de dire « Ça me va ». Matilda acquiesça, semblant satisfaite que le mercenaire ait compris, puis, elle ramena ses longs cheveux noirs en arrière puis désigna du menton la carte posée au centre de la table.

- Dans le plus grand secret, les Ombres ont investi ce petit port du Duché voisin, appelé La-Pointe. Très peu d’entre nous étaient au courant de ce qui s’y tramait. A la base, je m’imaginais que son rôle était simplement d’y faire accoster certains vaisseaux que la Confrérie contrôle afin de faire venir de nos Sanctuaires répartis en Europe, des assassins afin de gonfler nos rangs. Ce fut le cas pendant un moment, de nombreux agents nous ont rejoints. A ce jour, après les pertes essuyées lors de l’attaque contre l’Ordre, j’estime que la Confrérie dispose d’environs deux cents assassins à cet endroit.
Cela peu vous paraître peu, lorsque l’on compare ce nombre aux effectifs de l’Ordre, mais dites-vous bien que ces hommes et femmes sont très entrainés, ont vécu toute leur vie avec la mort à leurs côtés. Le simple fait de rester en vie dans la Confrérie est une marque de force, toute faiblesse est rapidement repérée et punie de mort. Tuer un frère ou une sœur faible n’est pas un acte répréhensible chez nous. De plus, chacun d’entre eux, une fois envoyé en mission, peut faire des ravages : ce sont des assassins redoutables, ils frappent et disparaissent pendant un moment avant de repasser à l’attaque, ils ne vous anéantiraient pas en un jour comme lors d’une bataille où deux armées se chargent mais ils feraient bien pire. Imaginez-vous, dans votre camp, redoutant de dormir la nuit, vivant avec la crainte qu’un assassin ne se glisse dans votre tente pendant votre sommeil, avec à l’aube, la terrible tâche de compter vos morts, égorgés dans leurs lits. Ce ne serait pas très confortable, n’est-ce pas ?

Personne ne fit de commentaire, bien que Livio sut que Matilda noircissait le tableau volontairement, les Ombres comptaient effectivement dans leurs rangs des guerriers redoutables, très dangereux individuellement, mais ils n’étaient pas dénués de faiblesses. Peu habitués à combattre à plusieurs, les Ombres étaient vulnérables s’ils devaient affronter une formation de chevaliers lourdement armés. De plus, certains assassins n’étaient dangereux que par leur furtivité et se révélaient être au final de piètres bretteurs. Cependant, Livio savait qu’il ne valait mieux pas en faire part, il ne fallait pas que quiconque sous-estime leur adversaire.

- J’ai appris récemment que pendant des mois, les Ombres ont attaqué en mer des navires marchands et les ont capturé afin de former une flotte qui stationne actuellement à La-Pointe. La dernière fois que j’y étais, j’ai compté plus d’une douzaine de bâtiments, allant du navire de guerre au petit transporteur de marchandises. Les Ombres, qui ont asservi la population, font actuellement construire de nouveaux quais afin d’amarrer de nouveaux navires qui ont jeté l’ancre à quelques lieux de la côte. Je pense qu’au moins trois attendent de pouvoir accoster.

- Les Ombres ont pris le contrôle de la ville ? S’étonna Cabal qui prit la parole sans en demander la permission comme le lui avait pourtant ordonné Rénald. Voilà qui n’est pas dans leurs habitudes, risqué, très risqué. Trop de probabilités d’êtres découverts et encerclés. A moins que la confusion qui règne sur le Duché suite à la mort de la famille régnante ait pu leur permettre de passer inaperçu. Oui, probablement. Dans ce cas, quel peut être leur objectif ? Former une flotte, voilà qui est peu ordinaire pour des assassins. Couper la route aux renforts de l’Ordre en provenance d’Italie ? Non non, l’Amiral Herk est reconnu pour être redoutable, toute tentative d’attaque serait futile. Un blocus des ports de l’Ordre ? Non plus, à son retour, Herk n’en ferait qu’une bouchée. Un débarquement en plein cœur des terres de l’Ordre ? Peut-être, mais les effectifs sont trop insuffisants. Peut-être comptent-ils faire débarquer des Toulousains et des mercenaires, alliés dans le but de détruire l’Ordre ?

- Impossible ! S’exclama Antoine en interrompant le petit homme qui s’apprêtait à poursuivre ses spéculations. J’étais présent lors des conseils du Général Bredev, jamais il n’a parlé d’une alliance avec les Ombres… Mais…

- Mais quoi ? Demanda Rénald, intéressé.

- Mais j’avoue qu’en ce qui concerne le Général Kaujan, le commandant des armées de l’Alliance Tiberiènne dépêchées auprès de Toulouse pour mener ce conflit, je ne peux être catégorique. C’est un homme très… mystérieux.

Livio se tendit sur son siège, Kaujan… Ancien membre des Svarogs, chef des Gardes de Rod à l’époque, et accessoirement, ancien membre des Ombres et son demi-frère présumé selon les dires de Kyojiro, l’ancien maître d’Anachi. Cet homme serait également le chef des mercenaires engagés par les ennemis de l’Ordre ? Livio peinait à imaginer qu’un seul homme puisse cumuler autant d’identités différentes. Rénald jeta un regard bref vers lui, également au courant de l’affiliation possible entre Kaujan et Livio. De plus, selon Kyojiro, Kaujan et lui se ressemblaient énormément, chose que Livio n’avait jamais pu constater puisqu’au court des années passées chez les Svarog, Kaujan avait constamment porté un masque, habitude étrange qu’il pensait à l’époque être due à son sens de la mise en scène… Mais si tout était vrai, si Kaujan était son frère et lui était si semblable, Antoine avait dû noter la ressemblance et pourtant, le mercenaire n’en avait rien dit. Livio se jura de se méfier de cet homme qui cachait manifestement de nombreuses choses, ne laissant transparaitre de lui que son aspect de mercenaire un peu bourru.

- J’ignore ce que les Ombres comptent faire de cette flotte, dit Matilda, sortant Livio de sa torpeur. Tout ce que je sais, c’est que la Mère Noire, notre chef spirituel, a battu le rappel de ses troupes. La ville est coupée du monde, et même moi qui comptait parmi les membres les plus influents de mon Sanctuaire, j’ai été maintenue à l’écart de nombreux entrepôts des quais. Quoi que les Ombres préparent, ils comptent passer à l’attaque très bientôt. Selon une annonce de Vicente Valtiery, le Grand Dévot, le Commandant en Second de la Confrérie, le Don du Sang va s’accomplir dans trois jours à partir de maintenant. Cela signifie, quelles que soient les intentions des Ombres, cela débutera dans 72 heures, et que passé ce délai, nous ne pourrons plus l’empêcher.

- La-Pointe est à quatre jours de marche de Castelfort, déclara Rénald. Même à marche forcée, une armée ne pourrait pas y arriver à temps et toute notre cavalerie est sur le front toulousain actuellement. C’est pour cela que je vais vous envoyer là-bas, pour empêcher les Ombres de mettre leur plan à exécution. Le Surintendant Von Kassel va mener quatre cent de ses Gardes de Fer vers La-Pointe afin de raser la ville, tandis que sous le commandement des capitaines Zäcker et Daleva, vous devrez investir la ville et mettre tout en œuvre afin de ralentir les Ombres. Votre petit commando devrait pouvoir atteindre La-Pointe avant l’heure fatidique du Don du Sang, devançant ainsi l’armée de Von Kassel.

- Nous ne serons que neuf, s’exclama Livio, incrédule. Et vous attendez de nous que nous mettions en échec les plans des Ombres, deux cent assassins d’élites qui se sont emparés d’une ville entière ?

- Oui, se contenta de répondre Rénald, avec néanmoins une certaine gravité dans la voix, regrettant ce qu’il avait à ordonner à ses hommes. Je vais être honnête, votre mission est capitale, je redoute les Ombres au moins autant que les Toulousains. Je crois en leur détermination, en leur fanatisme qui les poussera à vouloir nous exterminer par tous les moyens. Je crois en vous, en votre potentiel, c’est pour cela que je prends le risque de vous envoyer là-bas, en première ligne… même si j’ai peur qu’aucun de vous n’en revienne…


Dernière édition par SquallDiVeneta le Lun 18 Juil - 2:23, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeSam 20 Nov - 1:01

C'est galère pour moi de suivre en ce moment.... j'ai plus internet depuis une semaine.... sauf sur mon portable MrGreen C'est vraiment pas pratique mais je vais essayer de lire ce récit et de le corriger Wink Pour la réédition de ta mission Squall, et le petit bout que tu as posté dans la Taverne, on verra plus tard...
Revenir en haut Aller en bas
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeSam 20 Nov - 20:07

Sublime ! Ça s'annonce intense pour la suite... ils vont bien recevoir de l'aide ces 9 là ! On parie sur qui ? Kaujan le traître dont les Ombres on mit la tête à prix ? Bertrand prévenu par Warren Darhio ? La compagnie de Stuart qui passait par hasard par là ? Herk revenu plus tôt ? A moins qu'ils aient un plan génial pour forcer Carole Sopraluk à ordonner aux Ombres de s'entretuer MrGreen
Revenir en haut Aller en bas
Galadas
Prince du Forum
Galadas


Nombre de messages : 778
Age : 30
Localisation : Chaise, près de Bureau.
Date d'inscription : 24/08/2009

Votre Chevalier
Nom: Karl d'Evillard
Grade: Ecuyer
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeSam 20 Nov - 20:32

Citation :
Sublime ! Ça s'annonce intense pour la suite... ils vont bien recevoir de l'aide ces 9 là ! On parie sur qui ? Kaujan le traître dont les Ombres on mit la tête à prix ? Bertrand prévenu par Warren Darhio ? La compagnie de Stuart qui passait par hasard par là ? Herk revenu plus tôt ? A moins qu'ils aient un plan génial pour forcer Carole Sopraluk à ordonner aux Ombres de s'entretuer MrGreen

Nanabozo le grand lapin voyons What a Face
Revenir en haut Aller en bas
http://litterat-de-biblio.heberg-forum.net/
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeMer 24 Nov - 18:58

Une petite partie assez légère, une transition qui relâche la pression après une longue période assez dark et étrange. Pas nécessaire dans l'histoire, mais ça fait du bien je trouve. MrGreen Enjoy, merci mon gros Wlad ! MrGreen

Page 5

Livio s’empara d’une épée courte et l’attacha solidement à une sangle à sa ceinture avant de se diriger vers une étagère sur laquelle un assortiment de dagues et de divers poignards étaient exposés, allant de la plus petite lame, destinée à être glissée dans une manche ou derrière une boucle de ceinture, jusqu’au long couteau de combat, pratique lorsqu’il s’agissait de combattre dans un espace confiné. Pendant que Livio faisait son choix, glissant plusieurs armes à sa ceinture, une dans chacune de ses bottes dans une doublure à l’intérieur du cuir à cet effet, Wladyslaw lui, chantonnait en passant entre les râteliers et les étagères qui débordaient d’armes. L’énorme Polonais s'empara d'une longue hallebarde à double lame et semblant trouver sa hampe trop longue, Wlad la brisa d’un coup sec sur l’un de ses genoux, scandalisant l’armurier responsable de cette réserve. Mais le petit homme s’abstenut de toute remontrance. Livio avait été très clair, lui et son commando avaient une mission très importante à accomplir et l’intégralité de l’arsenal était à leur pleine disposition. De plus, se lancer dans une dispute avec Wladyslaw, c’était comme s’amuser à gifler un ours ; il n’attendait que ça pour vous mettre en pièces.

- Comment es-tu arrivé ici ? Demanda distraitement Livio à son camarade qui venait de choisir un duo de petites haches de bataille. Tu avais disparu pendant un moment près de Constantinople et te revoilà.

- Oh, comme d’habitude ! Lança Wladyslaw qui continuait à rechercher d’autres armes pour leur expédition. Tu sais, tu bois un verre, et un autre, et encore un autre, jusqu’à ce que tu te mettes à taper sur tout ce que tu as à porté de main. Tu es alors poursuivi par une foule enragée avec des torches, tu te réfugies dans une ferme et au matin tu te réveilles à poil avec une chèvre écorchée et un concombre. Ensuite tu tailles la route, jusqu’à ce que les gens en aient assez de te voir te balader dans leurs villages sans rien sur le cul, alors tu égorges quelqu’un pour trouver des vêtements et tout recommence…

- La routine oui… Acquiesça Livio en secouant la tête, dépité par l’absurdité des propos du géant. Je ne compte plus le nombre de fois où ça m’est arrivé, ajouta-t-il avec ironie.

- Ah, tu sais alors à quel point ça peux être chiant. Bref, au final, j’ai été embarqué par des esclavagistes pas très loin d’une ville appelée Tunis et ensuite leur bateau a fait naufrage, et pour une fois j’y suis pour rien, juré. Je me suis accroché à une putain de planche et j’ai dérivé pendant cinq ou six jours sur la mer. Après ça, je me suis retrouvé embarqué par un équipage de drôles de gaillards, je ne comprenais pas un mot de ce qu’ils me disaient mais ils m’ont filé des fringues, à manger, et surtout des armes et du vin. On a fait une petite traversée sympa à bord de leur rafiot… Même si j’ai pas arrêté de gerber… Et au final, ils m’ont emmené faire le siège d’une putain de cité, Lisbonne je crois. Qu’est-ce qu’on s’est marré, y avait des tas de salauds à massacrer qui ne demandaient que ça, et quand on est entré, y avait tellement de bonnes femmes, petites et grandes, qui couraient dans tous les sens en hurlant. Que même en cinq jours de pillages, ben j’ai pas réussi à toutes leur passer dessus ! Faut dire, certains avaient tendance à les éventrer après s’y être vidés, personne n’a envie de prendre le risque d’abandonner derrière soit un enfant à naitre… Ce serait trop cruel… Après ça, bah je suis reparti vers le nord et je suis arrivé ici un peu par hasard. Comme j’ai reconnu quelques copains je me suis dis que j'allais rester. Et puis, il y a quelques jours, ces pisseuses en noir nous ont attaqué, ça aussi c’était drôle ! Bon, j’ai perdu tous mes potes avec qui je trainais, mais je t’ai retrouvé ! Comme on dit : dix de perdus, un de retrouvé !

- Wladyslaw, le siège de Lisbonne s’est déroulé il y a six ans... Lui fit remarquer Livio, sans s’attarder sur l’extrême atrocité des propos de son camarade. Et tu prétends avoir été enlevé par des esclavagiste près de Tunis, alors que la dernière fois que je t’ai vu, tu étais de l’autre côté de la mer ! Rien de ce que tu viens de me raconter n’a le moindre sens, tu es au courant ? Et le dicton dit, un de perdu, dix de retrouvés…

- Ah ? S’étonna Wladyslaw, l’air véritablement surpris, se grattant la tête avec une de ses hachettes. C’est p’têt vrai... Des fois, ma mémoire s’embrouille un peu et je confonds certains truc... Ça me reviendra sûrement... Donc, pour répondre à ta question, je ne sais pas du tout comment je suis arrivé là et je m’en bas les jumelles !

- Charmant… Marmonna Livio en jugeant avoir suffisamment d’armes sur lui et entendu trop de bêtises pour la journée.

S’en retournant vers l’une des cours de Castelfort où les attendait le reste de l’équipe, Livio et Wladyslaw franchirent un certain nombre de corridor où l’activité était à son comble. Des dizaines de Gardes de Fer les traversaient de long en large, portant des missives, des ordres et allant accomplir leurs tâches, Livio remarqua cependant qu’à chaque fois qu’une servante voulait s’aventurer dans le couloir où ils se trouvaient, elle changeait d’itinéraire précipitamment en voyant le gros Polonais qui le suivait. Manifestement, Wladyslaw s’était déjà bien fait connaitre par elles.
Arrivant dans la cour au pied du donjon, Livio vit Cabal au loin, un peu à l’écart, en compagnie de Matilda et du dénommé d’Al Mynia.

- Tiens, c’est le rendez-vous des cinglés, commenta Wlad en désignant les membres les plus étranges de leur équipe réunis là, ne semblant pas se considérer comme faisant partie du lot. Y a juste la belle ténébreuse avec qui je ferais bien connaissance…

Livio regarda son camarade, se demandant quelle réaction avoir, devait-il en rire ? Le mettre en garde ? Au lieu de cela, il sentit le rouge lui monter aux joues. L’attirance qu’il ressentait envers la jeune femme était encore vivace, il ne pouvait la contrôler, qu’il le veuille ou non, sachant pertinemment ce sentiment était malsain. Livio n’arrivait pas à lutter contre lui. Il admirait la finesse des traits du visage de Matilda, ses yeux si sombres qu’ils paraissaient noirs, ses longs cheveux bruns ondulés, parsemés de reflets rougeoyants, son corps fin et gracieux…

- Attention mon gars, tu baves, l’avertit Wlad avec un grand sourire moqueur.

Surpris, Livio se sentit rougir davantage encore, à la plus grande joie de Wladyslaw qui éclata de rire en s’avançant vers le petit groupe. Si Matilda était adossée à un mur, les bras croisés sur sa poitrine, semblant plongée dans ses pensées, Cabal quant à lui discourait vivement à sa manière à lui : si vite que les mots se chevauchaient, les rendant difficilement compréhensible, et visiblement tout seul, personne autour de lui ne lui prêtant attention, ce qui ne le gênait apparemment pas. Mais le plus surprenant était d’Al Mynia, bien qu’assis sur ses chevilles, dans une position d’attente, le visage baissé, il se dégageait de lui une sorte de nervosité que Livio n’aurait pas cru possible chez un homme présenté par Rénald comme redoutablement efficace comme assassin. Le jeune homme, car il en était encore un, jetait des regards furtifs vers Cabal et Matilda, juste des petits coups d’œil imperceptibles. Pourtant, Livio sentait que quelque chose le perturbait.

- Hé, regarde-moi celle-là, en haut ! Marmonna Wlad, intrigué, donnant un coup de coude à Livio pour attirer son attention.

En haut de la muraille cernant la cour, Anachi était assise sur un créneau, son sabre posé sur ses genoux, la tête baissée, fixant le sol plusieurs mètres plus bas. La jeune fille laissait ses cheveux noirs flotter au vent, balayant son visage et le couvrant d’un voile obscur. Apercevant Livio qui s’approchait du petit groupe en compagnie de Wladyslaw, Anachi se redressa, prenant son sabre dans sa main droite, et, contre toute attente, sauta. Mais, au lieu de tomber comme une pierre pour aller s’écraser au sol qui se trouvait à une bonne dizaine de mètres du haut de la muraille, la jeune fille plaqua sa main gauche et ses pieds sur la paroi et freina ainsi sa chute. Abasourdis, les spectateurs la virent atterrir sans mal, lâchant le mur lorsqu’elle ne fut qu’à deux mètres du sol, se réceptionnant avec agilité.

- Impressionnant, commenta Cabal qui fut le seul à rompre le silence qui s’était installé après la démonstration de la jeune fille. J’avais entendu des rumeurs concernant des assassins d’un pays très loin à l’est, usant de leurs sciences afin de défier les lois de la nature, jamais je n’aurais cru pouvoir m’en rendre compte par moi-même. Observez ses paumes, vous verrez que les gants qu’elle porte sont munis de griffes qui lui ont permis de contrôler sa chute, je suppose que ses semelles de bottes en sont également munies. Très ingénieux, et très impressionnant, j’imagine que l’art de ces assassins orientaux est à la fois utilisé à des fins pratiques ainsi que pour subjuguer l’ennemi par ses capacités incompréhensibles pour un profane ou un esprit crédule. J’ai d’ailleurs observé…

Alors que Cabal poursuivait son discours, la jeune fille s’avança droit vers Livio, qui recula d’un pas par instinct, se préparant à une attaque. Au lieu de cela, Anachi se planta face à lui, à quelques centimètres, les yeux baissés. Elle resta là, sans rien dire, sans bouger le moindre muscle, tandis que derrière elle, Cabal continuait à parler dans le vide.

- J’ai égorgé Kyojiro... Souffla soudainement la jeune fille dans un murmure.

Surpris, Livio ne comprit par immédiatement les paroles qu’elle venait de prononcer d’une voix presque inaudible. Puis, tout lui revint ; son duel face au meurtrier de son frère, dans les appartements impériaux, lorsque, quelques mois plus tôt, la cité avait été incendiées par les renégats byzantins. Tous deux s’étaient affrontés, pour finalement basculer dans le vide, s’écrasant dans les jardins du palais. Livio s’était réveillé, grièvement blessé, à côté du cadavre de son ennemi, la gorge tranchée et le bras coupé, celui auquel il s’était greffé son propre sabre, désormais en possession de la jeune fille.

- Je l’ai vu, gisant blessé à côté de vous… Je l’ai tué… J’aurais pu vous tuer, vous aussi…Mais je ne l’ai pas fait.

Ne sachant pas quoi répondre à cette déclaration, Livio fixa le front de la jeune folle, puisqu’elle refusait de lever les yeux vers lui, baissant constamment son visage vers le sol. Puis, sans trop savoir pourquoi, Livio lui répondit : « Merci. ». C’était stupide, rien qu’en prononçant ce simple mot, il se rendit compte à quel point il devait avoir l’air ridicule, mais pourtant, la jeune fille lui fit un imperceptible hochement de tête et se retourna, s’éloignant lentement.

- Hé bah, si ça marche pas avec la grande ténébreuse, tu pourras toujours tenter de fourrer la gamine, s’exclama Wlad en riant. Elle a l’air de bien t’aimer elle !

Humilié, Livio soupira, regrettant que Rénald ait décidé de lui confier cette mission, réunissant les éléments les plus dangereux de l’Ordre, parmi lesquels, la moitié au moins étaient fous.


Dernière édition par SquallDiVeneta le Lun 18 Juil - 2:24, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Galadas
Prince du Forum
Galadas


Nombre de messages : 778
Age : 30
Localisation : Chaise, près de Bureau.
Date d'inscription : 24/08/2009

Votre Chevalier
Nom: Karl d'Evillard
Grade: Ecuyer
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeMer 24 Nov - 20:11

lauf lauf lauf lauf lauf lauf lauf lauf lauf


Enorme j'adore Wlad et j'adore plus encore le groupe de malade que t'as réuni là ! Manque plus que mon Karl et Livio peut aller désespérément se pendre tres tres loin lauf
Revenir en haut Aller en bas
http://litterat-de-biblio.heberg-forum.net/
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeMer 24 Nov - 22:45

Vraiment excellent ! Je sens que Wlad le bourrin et Cabal la piplette vont bien s'entendre dans le futur MrGreen
Revenir en haut Aller en bas
SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


Nombre de messages : 3524
Age : 35
Localisation : A trop d'endroits à la fois
Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeLun 6 Déc - 13:24

Page 6

Le cheval poussa un léger hennissement de protestation lorsque Livio resserra brusquement ses genoux sur les flancs de l’animal, lorsque ce dernier enfonça un de ses sabots dans l’une des nombreuses irrégularités de la route, faisant perdre brièvement l’équilibre du Svarog. Aussitôt, Cabal rassura leur monture en claquant la langue et en lui frottant le cou d’une manière rassurante.
Se forçant à garder une attitude sereine, Livio inspira lentement tout en regardant droit devant lui, puis expirant tout l’air contenu dans ses poumons, répétant cet exercice de respiration encore et encore, qui, autrefois, lui permettait de se relaxer et d’éviter à ses membres tout tremblements gênants lors de ses missions d’infiltrations où d’assassinat. Malheureusement, cela semblait ne fonctionner que lorsque ses pieds touchaient le sol, et surtout, lorsqu’il n’était pas contraint de voyager à dos de cheval.
Traumatisé à son adolescence par une mauvaise chute de cheval, suivie immédiatement par un moletage enragé à coups de sabots, Livio avait dès lors développé une terrible peur de ces animaux. Ainsi, lorsqu’il était devenu évident qu’il serait contraint de se rendre à La-Pointe à cheval, Livio fut loin d’être ravi. Mais, la nécessité était reine en ces heures et il n’avait pu que s’incliner devant elle et tenter de ravaler sa peur au mieux. Au moins, le nombre de montures disponibles étant limité à Castelfort, la majorité de la cavalerie étant déployée sur le front, les membres de l’unité de Livio avaient dû se partager les chevaux, les membres les plus légers montant par deux sur les animaux les plus robustes.
Ainsi, Livio était assis derrière Cabal qui lui, semblait très à son aise à cheval, tandis que Anachi montait en compagnie de Matilda. Les deux femmes semblaient complices, bien qu’elles n’aient pratiquement pas dit un mot depuis que le groupe ait quitté Castelfort quelques heures plus tôt. Le Capitaine Zäcker avait pris avec lui l’assassin d’Al Mynia, tandis que les deux poids lourds de l’équipe, Wladyslaw et Antoine d’Echin, montaient chacun leur propre cheval, aucune bête n’étant assez endurante pour supporter très longtemps le poids combiné des deux hommes.
Les deux guerriers chevauchaient en tête, tandis que, les suivant de près, Zäcker et d’Al Mynia devançaient le cheval monté par les deux femmes du groupe d’une dizaine de mètres, laissant Livio et Cabal fermer la marche.

Être contraint de partager le même cheval que le curieux Winston Cabal présentait autant d’avantages que de désagréments. Le petit homme chauve menait leur monture d’une main ferme et semblait savoir d’instinct comment réagirait la bête selon le terrain et compensait le malaise évident de Livio en rassurant régulièrement l’animal rendu nerveux. Cependant, lorsqu’il n’était pas occupé à diriger le cheval, Cabal ne cessait de parler comme à son habitude, les mots déferlant dans sa bouche à un rythme effréné, ses sujets de conversations allant de la faune et la flore locale, en passant par la géopolitique de la région pendant ce dernier siècle, jusqu’à un répertoire de sujets auxquels Livio ne comprenait absolument rien. Cela faisait environ trois heures qu’ils avaient quittés Castelfort et Livio n’en pouvait déjà plus. Le voyage était très inconfortable et les bavardages incessants de son camarade lui donnaient la migraine.

-… c’est pourquoi l’on ne trouve cette plante que dans cette étroite vallée à quelques lieux à l’ouest de Perpignan, à cause de son sol argileux et de la forte concentration en coccinelles lorsque vient l’été. Acheva fièrement Cabal, finissant un long exposé que Livio n’avait absolument pas écouté. Cela me fait penser que cette vallée fut également très disputée il y a de ça soixante-dix ans, trois mois et onze jours, lorsque le grand-père du seigneur Sopraluk décida d’y installer un pavillon de chasse alors que ces terres étaient alors revendiquées par le Comte de Toulouse qui…

Ignorant toujours les bavardages de son camarade, Livio regarda par-dessus l’épaule de Cabal, en direction de Matilda, à quelques mètres devant eux. Il n’avait cessé de réfléchir depuis leur départ et beaucoup d’images de ses délires lui étaient revenus, la Bête, Sclavo, puis ce qu’il pensait être des bribes de souvenirs de moments où il s’était éveillé au milieu de ses sombres cauchemars. Puis, reliant ces événements à la dernière réunion, il décida d’interrompre Cabal qui à présent lui faisait un exposé sur le gibier local et quels accompagnements lui allait bien… Seul sujet auquel Livio aurait pu porter attention, compte tenu de son gros appétit.

- Cabal, lors de la réunion avec Rénald, lorsque ce dernier vous demanda si j’étais suffisamment remis pour mener cette mission, vous avez parlé de la Rose de Sithis. Qu’est-elle ?

Un miracle se produisit lorsque Livio posa sa question ; Cabal se tut. Pendant quelques instants d’un doux silence, l’étrange petit homme sembla se plonger dans une réflexion délicieusement silencieuse.

- La Rose de Sithis est une fleur très prisée de la secte de la mort, où des Ombres si vous préférez, finit par répondre Cabal après son mutisme fort appréciable. Moi-même, j’ignore quelle est son origine ou son véritable nom. J’ai beaucoup voyagé au court de mon existence et je n’ai jamais rien vu de semblable. Seuls les assassins la cultivent, mais même eux ignorent où leurs ancêtres s’en sont procurés les premiers plants. Je pense que cette fleure attira l’attention des Ombres voilà très longtemps et que les assassins se sont emparés de nombreuses graines de la Rose avant de mener une vaste campagne visant à l’éradiquer de son milieu naturel, afin d’en êtres les seuls détenteurs. En apparence, on pourrait la confondre avec une simple rose très commune, bien que ses pétales soient moins grands et qu’elle soit dénuée d’épines. Cependant, elle est d’une couleur bleu, presque noire, et son odeur est très particulière, forte et provoquant de légères nausées.
Voilà des générations que les Ombres ont appris à en extraire un poison redoutable. A petite dose, il provoque de fortes fièvres, vomissements et un affaiblissement général, mais dès que l’on en augmente la dose, la Rose devient un poison très violent qui peu entraîner la mort en un jour, deux, si l’individu visé est de forte constitution. Cependant, j’ai déjà vu certains en mourir en quelques heures à peine. Les Ombres aiment en enduire leurs flèches et leurs lames. Cependant, ce poison est rare car il faut beaucoup de plantes pour obtenir une dose de poison suffisante pour devenir dangereuse, et comme je vous l’ai dit, les Ombres ne disposent de cette rose qu’en quantité limité et ils ne peuvent pas se permettre de gâcher leurs réserves pour des cibles mineures.

- C’est ce poison qui m’a fait délirer pendant des jours ? Demanda Livio, étonné et soulagé de ne pas avoir été exposé à une dose trop importante. Pourtant, je ne vois pas comment j’aurai pu entrer en contact avec la Rose.

- Non, le poison de la Rose ne provoque que rarement un coma tel que celui dans lequel vous avez été plongé. De plus, la substance ayant provoqué votre état a été respirée, il s’agissait de vapeurs et de fumées. Le poison de la Rose devient inoffensif lorsqu’il se transforme en vapeur… Cependant, il y a huit ans, les Ombres ont développé une nouvelle forme de la Rose de Sithis, combinée avec une plante appréciée par les haschischins orientaux : la Rose put ainsi devenir une puissante drogue. A petite dose, elle provoque des étourdissements pendant un temps puis, elle augmente légèrement les sens, la force et l’endurance de la personne exposée et plus on augmente la dose, plus la drogue devient efficace et l’individu en inhalant les vapeurs devient puissant. Mais, il y a des conséquences.

- Quelles conséquences ? Demanda Livio, intrigué au point d’en oublier sa peur panique de l’animal sur lequel il était.

- Vous en avez fait l’expérience : évanouissements, délires, visions bénignes allant jusqu’à des hallucinations d’horreurs, fièvres, spasmes si violents que certains sujets s’en brisent les os, et dans certains cas, démence, agressivité animale, émergence de nouvelles personnalités. Tous ces symptômes pouvant être soit passagers, soit permanents. Et avec l’expérience, il semblerait que les Ombres soient parvenues à plus où moins contrôler les effets de leurs drogues. Vous en avez été témoins à Perpignan, les drogues distribuées aux habitants les plongeant dans une démence et une rage telle qu’ils réduisirent la ville à feu et à sang. Vous n’avez été exposé qu’à des nuages de fumées des drogues que les Ombres devaient destiner à leurs jeunes recrues, afin de les exposer à des visions délirantes et faciliter l’annihilation de leur personnalité pour en faire leurs pantins. Avant de déserter le sanctuaire dans lequel vous vous trouviez, les assassins avaient probablement brûlé leurs réserves de Rose afin qu’elles ne tombent pas entre les mains de l’Ordre, les quelques braises encore présentes répandant une légère brume qui, une fois inhalée, vous a fait perdre la tête pendant quelques jours.

- Comment savez-vous tout ça ? Demanda Livio, dons le sang s’était glacé dans ses veines.

- C’est moi qui ait élaboré les premières drogues de la Rose de Sithis, répondit tranquillement Cabal sans le regarder, sans le moindre signe de remord dans la voix. Les assassins m’ont demandé de les aider en échange de fonds pour mes recherches et de leur protection. Bien sûr, une fois le travail fini, ils ont essayé de m’éliminer, mais j’avais prévu cette éventualité et j’ai réussi à leur échapper ces dernières années. Donc, en plus de me financer, Rénald me rendrait un grand service en portant un coup suffisamment fort aux Ombres pour que ces derniers ne pensent plus à me rechercher pendant quelques temps.

Livio regarda la nuque de Cabal, toujours occupé à diriger leur cheval. Jusqu’ici, Livio l’avait pris pour un homme de science extravagant mais inoffensif, se passionnant de tout et de rien. Mais à présent, Livio se rendit compte qu’il manquait clairement quelque chose en cet homme : une conscience, une âme, peu importait comment définir cette absence, cette parcelle d’être en lui qui était manquante ; Cabal, malgré tout son savoir, était vide. Complètement détaché de toute émotion, de toute morale. Même pour Livio, il y avait des limites à ce que l’on pouvait faire sans ressentir de remords, il avait vu des hommes amorales, sanguinaires, mais tous semblaient blessés, et malgré leur corruption, ces hommes gardaient une parcelle d’humanité en eux, ou du moins, en avait eu une à une époque. Mais Cabal lui en semblait totalement dénué.

- Vous rendez-vous compte qu’à cause de vos recherches, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants sont morts à Perpignan ? Demanda Livio, qui soudain était dégoutté par la proximité de Cabal. Sans compter toutes les autres victimes que vos drogues ont dû faire à travers le monde ?

- Non, divergence d’opinions, se défendit immédiatement Cabal, jetant par-dessus son épaule un regard d’incompréhension. Je ne suis absolument par responsable de l’usage qu’ont fait les Ombres de mes créations. A la base, mes drogues n’avaient que des vertus, sans compter évidemment les quelques effets secondaires suite à une exposition massive à la Rose. Au final, le tort revient indéniablement aux Ombres et à leurs intentions. Et, de toute manière, reprocheriez-vous à un forgeron d’avoir fabriqué une épée ayant causé la mort sur un champ de bataille, où dont le détenteur aurait pillé un village ?

- Ça n’a rien à voir ! S’exclama Livio, ne parvenant pas à comprendre comment Cabal pouvait nier sa responsabilité. Une épée peut également servir à protéger, vos drogues ne peuvent causer que du mal.

- Aberration totale, répliqua Cabal, continuant de se défendre, sans toutefois sembler être offusqué des accusations de Livio. Une épée tue, c’est sa finalité, son unique usage, peu importe la motivation de son propriétaire, que ce soit pour défendre ou pour agresseur, une épée ne peut que tuer. Mes drogues agissent sur les hommes, elles permettent parfois à certains d’explorer leur inconscient et d’en retirer des informations, évidemment, il y a des risques, mais le risque est partout. Lorsque vous vous levez, lorsque vous mangez, lorsque vous marchez, à tout instant, vous prenez des risques.

- Alors pour vous, vous n’êtes pas plus responsables des morts des massacres de Perpignan que de la mort d’un débile qui s’étoufferait en mangeant une pomme ? Récapitula Livio, sidéré.

- Je n’irais pas jusque là, consentit Cabal après un instant de réflexion. Bien sûr, les personnes mortes lors des émeutes de Perpignan pèsent sur ma conscience, mais suite à un raisonnement logique, j’ai fini par démontrer que toutes ces personnes pourraient être mortes d’une autre manière avant la fin de l’année prochaine. Au final, ma responsabilité n’incombe que peu, peut-être n’ai-je fais qu’accélérer un processus inéluctable entrainant leur mort prématurée. Mais je dois avouer que longtemps, le doute m’a habité et que j’en ai perdu l’appétit.

- Et pour vous, c’est combien de temps « longtemps » ? Demanda Livio, se résignant, sachant qu’il ne tirerait pas plus de Cabal que cet aveu.

- Je n’ai rien pu avaler pendant deux jours, expliqua Cabal, c’est le temps qu’il m’a fallu pour rétablir mon degré de responsabilité. Peut-être croyez-vous que je suis dénué de sentiments, détrompez-vous, j’en ai, il se trouve juste que je les gère plus rapidement que la majorité des gens. J’ai toujours été ainsi aussi loin que je m’en souvienne, même si pour être honnête je ne me rappelle de ma vie passée que sur une quinzaine d’années, à partir du jour où je me suis réveillé nu dans un cratère fumant non loin de York. Peut-être étais-je plus tourné vers mes émotions avant cet étrange événement ?

Exaspéré, Livio s’obligea à ne rien ajouter, pressé à présent que son groupe arrive enfin à La-Pointe. Décidément, son groupe était des plus étranges...


Dernière édition par SquallDiVeneta le Lun 18 Juil - 2:24, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Galadas
Prince du Forum
Galadas


Nombre de messages : 778
Age : 30
Localisation : Chaise, près de Bureau.
Date d'inscription : 24/08/2009

Votre Chevalier
Nom: Karl d'Evillard
Grade: Ecuyer
Statut: En mission

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeLun 6 Déc - 13:37

santa
ca me fait penser qu'il faut que je continue d'ecrire moi... bounce
Revenir en haut Aller en bas
http://litterat-de-biblio.heberg-forum.net/
Le-Nain
Grand Correcteur
Le-Nain


Nombre de messages : 4204
Age : 30
Localisation : Euh... très loin de ma terre natale...
Date d'inscription : 04/08/2007

Votre Chevalier
Nom: Karl Skapty
Grade: Sergent
Statut: Au repos

La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitimeMar 7 Déc - 0:51

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce petit entretien entre l'étonnant Cabal et l'impétueux Livio MrGreen
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





La bataille des Ombres Empty
MessageSujet: Re: La bataille des Ombres   La bataille des Ombres Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
La bataille des Ombres
Revenir en haut 
Page 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
 Sujets similaires
-
» Les Ombres
» La bataille du Griseant [Toulouse vs Aquitaine]
» Bataille au col vert
» Une bataille de sang et de gris

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
L'Ordre des Chevaliers Divins :: Le Rôle Play :: Les missions :: Livio Daleva-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser