L'Ordre des Chevaliers Divins
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L'Ordre des Chevaliers Divins

L'Ordre des Chevaliers Divins regroupe nombre de soldats plus ou moins expérimentés mais se battant pour une cause juste, Dieu.
 
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 Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne

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2 participants
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SquallDiVeneta
Commandant en Second
SquallDiVeneta


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Date d'inscription : 16/07/2007

Votre Chevalier
Nom: Livio Daleva
Grade: Capitaine
Statut: En mission

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MessageSujet: Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne   Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne Icon_minitimeJeu 19 Avr - 5:49

Pour me remotiver un peu avant de poursuivre Révolte, j'ai refait une de mes premières missions. Ca se passe lors de l'entrée de l'Ordre en Hongrie : une petite patrouille découvre un village régulièrement attaqué par des brigands et nos gentils chevaliers prennent les choses en main !
J'ai réactualisé en prenant en compte des éléments scénaristiques d'après et remplacé Dager par Al Assel, plus intéressant à confronter à Sclavo. Enjoy ! Je bosse demain sur Révoltes :


Maison de campagne

Les visages étaient sinistres dans la Maison Longue de Rajka. Les quelques hommes du petit village hongrois continuaient de garder leurs armes de fortune à portée de main, encerclant ostensiblement les quelques hommes de l’Ordre acceptés dans la vaste demeure communale tandis qu’à l’autre bout de la salle, le lieutenant De Lorraine tentait de converser avec le chef du village, avec l’aide du sergent Von Kassel qui avait l’air de maîtrisé quelques notions du patois local.

Quelques jours après la victoire de l’Ordre à la frontière de l’Empire sur la Koalition, la vaste armée menée en personne par le seigneur Sopraluk avait continué sa route vers Constantinople, dans l’espoir d’y embarquer pour la Terre Sainte. Mais l’afflux de réfugiés sur les routes à mesure que l’Ordre avançait avait fini par pousser le Maître à la prudence. Les récits de ces serfs en fuite décrivaient des armées gigantesques d’hérétiques et de brigands, menés sur le champ de bataille par de terrifiantes créatures face auxquelles les nobles locaux étaient sans défenses. Le plus troublant était cependant la rumeur grandissante selon laquelle le roi Géza était mort au combat et que ses fils se livraient à présent une guerre fratricide pour le trône, les deux benjamins de la famille, Philippe et Guy, leurs deux frères aînés ayant péri avec leur père.
Refusant de s’aventurer en territoire hostile sans avoir la moindre idée de ce à quoi il devrait faire face, le seigneur Sopraluk avait confié à son homme de confiance, le connétable Charles de Bretagne, un quart de ses hommes, soit mille cavaliers, près de deux milles soldats d’infanterie lourde et autant de piétons légers. L’objectif était de marcher jusque la capitale, Budapest, et de tirer la situation au clair avec les fonctionnaires locaux, ou au mieux, avec le nouveau roi consacré, ou au pire, marcher jusqu’à rencontrer de la résistance. Pendant ce temps, le gros de l’armée de l’Ordre campait en terres Autrichiennes tandis que le maître galopait vers la Bavière quérir des renforts auprès du Maréchal Rénald le Noir qui avait rassemblé près de six mille hommes supplémentaires après avoir eu vent des activités des hérétiques dans l’Empire. Charles de Bretagne quant à lui avait fait avancer son armée lentement, ne découvrant sur son chemin que fermes et champs ravagés par les flammes, villages désertés et charniers immondes. Plusieurs patrouilles avaient été envoyées sur les flancs de l’ost afin de prévenir tout danger et éventuellement enfin tomber sur âme qui vive, car depuis qu’ils avaient franchi la frontière Hongroise, ce royaume semblait être devenu celui des morts.

Le lieutenant de Lorraine avait été envoyé avec une trentaine d’hommes sur le flanc est de l’armée et s’en était éloigné de quelques kilomètres de trop lorsqu’ils avaient découvert Rajka. Semblant d’abord désert comme tous les autres villages traversés jusqu’ici, la patrouille y avait cependant été encerclée par une meute de paysans effrayés armés d’outils et de gourdins, une vingtaine d’hommes environ, à peine adolescents ou bien des vieillards épuisés. Il avait fallu que De Lorraine hausse le ton pour que le sergent Von Kassel ne défonce pas leurs crânes à coups de masse d’arme, et beaucoup de diplomatie pour réussir à convaincre les villageois à grands coups de signes et de sourires qu’ils ne leur voulaient aucun mal. Depuis Sclavo et quelques autres avaient été menés dans la bâtisse qui servait de foyer au village au plus froid de l’hiver, De Lorraine continuait de chercher le pourquoi du comment avec le chef du village et Von Kassel qui semblait de plus en plus agacé de faire le traducteur. Adrian Gordon discutait un peu à l’écart avec un grand chevalier comme lui, tous deux semblaient discuter tactiques de combat à l’épée à deux mains, l’autre chevalier lui expliquant que chez les Paladins, un des groupes les plus influents au sein de l’Ordre, on entrainait les membres au maniement de ces armes. De ce que Sclavo avait comprit depuis son arrivée, les Paladins formaient un rassemblement de guerriers pompeux, respectant un code de conduite strict, ils prenaient soin de leurs membres, les formaient, encadraient leur avancement… Ils n’en étaient cependant pas plus sympathiques, car ils semblaient se considérer supérieurs aux autres soldats de l’Ordre, estimant être les seuls vrais chevaliers et n’acceptant que rarement de membres issus du bas peuple. Ils préféraient piocher dans la noblesse parmi les membres de hautes familles envoyés en gage de tribut à l’Ordre, ceux cherchant la gloire où à s’y faire oublier, peu leur importait pourvu que l’on ait le sang bleu et de bonnes dispositions martiales. Ainsi, Sclavo, humble fils de marchand Vénitien ne méritait pas l’attention du chevalier qui semblait apprécier en revanche Gordon…trop maigre de toute manière pour leurs critères pensa-t-il.
Près de lui, quelques soldats discutaient entre eux sans trop faire attention à lui, quelques un tentaient d’entamer la conversation avec des villageois, aidés par un Byzantin qui connaissait quelques mots hongrois. A quelques pas, Al Assel d’Al Mynia évitait soigneusement de se mêler à la troupe comme Sclavo. Assis dans un coin d’ombre, immobile à tel point que les hommes du village l’avaient oublié et lui tournaient le dos à présent, Sclavo pouvait voir par moment la lumière se refléter dans ses yeux sous sa capuche, scrutant les visages qui ignoraient sa présence. Les yeux de l’assassin se posèrent sur Sclavo, les regards des deux hommes se croisant, le Vénitien étouffa un frisson. Malgré vingt ans d’entrainement, plusieurs dizaines de meurtres à son actif et bien qu’Egyptien ne soit encore qu’un gamin, Al Assel lui foutait la trouille. Sclavo se considérait plutôt bon dans leur métier, mais Al Assel dégageait une certaine présence qui évoquait clairement celle du prédateur prêt à bondir. Ses yeux s’étrécir, manifestement, il ne lui avait toujours pas pardonné d’avoir mis le feu au camp rebelle lors de leur précédente mission commune, alors qu’Al Assel y était encore…

-Les garçons, rassemblement. Ordonna Bertrand de Lorraine en s’approchant de ses soldats, manifestement, il avait fini par réussir à extirper des informations au vieux chef de Rajka.

Ce dernier se tenait derrière le lieutenant, il avait du être grand avant que le poids des années ne le ratatine, impression renforcée par les épaisses fourrures dont il était habillé, le forçant à soutenir son dos en s’appuyant sur un antique gourdin aussi épais qu’un bras. Sclavo remarqua des entailles régulières à sa surface, et de vieilles tâches ici et là…du vieux sang séché. Cette cane improvisée avait du servir à éclater quelques crânes durant les années de gloire du chef de Rajka. Une vieille tignasse grise dégarnie ornait son visage ridé, mais ses yeux n’avaient rien perdu en vivacité et étaient habités par une certaine férocité commune chez les vieux guerriers susceptibles, et bien qu’il ne semblait plus avoir une dent en place, il avait l’air d’être prêt à mordre quiconque s’approcherait trop…en parlant de dent d’ailleurs, songea Sclavo, le vieillard portait un collier sertit d’une vingtaine de dents brisées…restait à savoir si il s’agissait des siennes ou bien d’autres trophées.

-Ivund ici présent nous accueil chez lui jusque demain soir, annonça Bertrand en désignant le vieil homme qui hocha la tête.

Plusieurs hommes approuvèrent joyeusement à l’idée d’avoir un toit au-dessus de leurs têtes pour la nuit. Mais Bertrand refreina leur joie en levant une main.

-Une minute les garçons, attendez la suite pour vous réjouir. Dit-il. Ivund m’a également parlé de ce petit coin de paradis. Jusqu’ici, on a croisé que des cendres ou des villages fantômes, c’est le fait du comte autoproclamé « Boleslav le Cruel »…oui je sais, c’est lui qui s’est donné ce nom. Ce gentilhomme serait si j’ai bien compris est un brigand prit de la folie des grandeurs. Il sème la terreur sur la région avec une centaine de malfrats comme lui, il exige un tribut des villages et fermes aux alentours. Si les gens ne paient pas, il tue les hommes, prend les femmes et fout le feu derrière lui. Ce doux Boleslav est venu il y a une semaine pour emmener les femmes d’ici. Ivund lui a fait cracher ses dents et a tué trois de ses hommes. Boleslav a promit de revenir et de raser Rajka si les habitants ne livraient pas Ivund, toute leur nourriture et toutes les femmes. Les habitants nous ont prit pour lui lorsque nous sommes arrivés, c’est pour ça qu’on a eu droit à un accueil médiocre.

Ivund s’avança alors et se mit à parler rapidement dans sa langue incompréhensible, fixant un à un chaque soldat de l’Ordre, s’adressant à chacun d’entre eux d’une voix encore forte malgré son âge et son aspect ratatiné, frappant le sol de son bâton d’une main et exhibant son collier de dents de l’autres, achevant sa tirade en crachant au sol d’un air coléreux.

-En gros, il dit que si Boleslav veut sa tête, il devra le payer des dernières dents qu’il lui reste. Expliqua Von Kassel, légèrement amusé par le vieil homme dont l’air bourri semblait lui plaire finalement. Et que si nous sommes vraiment des chevaliers, on se battra à ses côtés, sinon c’est que nous sommes qu’une bande de putains habillées de fer.

Au lieu de se sentir vexés, les chevaliers furent amusés et plusieurs ricanèrent. Le Paladin qui discutait un peu plus tôt avec Adrian Gordon s’avança et se planta face à Ivund, le toisant de toute sa hauteur.

-Vous ne comprenez pas mes mots vieil homme, mais vous comprendrez un guerrier. Dit-il d’un air solennel. Moi, Michel de Montfort, chevalier de l’Ordre et Paladin, je combattrai à tes côtés.

Le Paladin dégaina sa longue épée et la présenta dans le creux de ses mains au vieux guerrier qui hocha la tête et lui bourra le torse de deux coups de poings appréciateurs. Effectivement, ils se comprenaient.

-Une telle noblesse est admirable, marmonna Bertrand, semblant trouver ridicule le sérieux du Paladin, il se tourna vers le reste de sa troupe pour les interpeler plus fort cette fois. Soyez en certains, nous restons ici et nous nous battrons. Les hommes de Boleslav arriveront très bientôt chercher Ivund, mais ils s’attendent à tomber sur une poignée de fermiers apeurés, pas sur trente chevaliers aguerris.

Les hommes acquiescèrent derechef, certains même ricanaient à l’idée de l’affrontement.

-Ivund, Von Kassel et moi allons vous mettre au courant de la stratégie à mettre en place dans quelques instants. Annonça Bertrand. Si vous avez des dagues, couteaux, épées dont vous pouvez vous séparer le temps d’un affrontement, ne soyez pas avares et partagez avec nos hôtes, l’Ordre vous les rendra. Donnez leur tout ce dont vous pouvez vous passer et montrez leur comment s’en servir. Vous deux, dit-il en désignant Sclavo puis Al Assel, j’ai un travail spécial pour vous. Vous allez à nouveau pouvoir faire des merveilles à deux.

-Chouette…marmonna Sclavo à mi-voix, sentant le regard glacial et accusateur de l’Egyptien sur sa nuque.

*
* *


Sclavo observait le manoir de Boleslav le Cruel, tapit dans les hautes herbes, le manoir était assez isolé, bâtit au sommet d’une petite colline. Ce qui avait dut être un chef d’œuvre d’architecture à une époque tombait en ruines à présent. Cela faisait un moment qu’il observait les gardes qui répétaient avec peu d’enthousiasme leurs rondes. Depuis des semaines, ces bandits régnaient sur la région sans rencontrer plus de résistance que celle de Ivund, il était normal qu’il y ait du relâchement dans leur attention se dit Sclavo. Mais cela allait leur être fatal aujourd’hui. Ivund avait expliqué à Bertrand que Boleslav avait élu domicile dans ce manoir, à quelques kilomètres à l’est de Rajka. De là, il lançait ses raids sur les villages voisins. Etant donné que le gros de ses forces fonçait sur Rajka, le manoir allait être vulnérable, et Bertrand voulait que Sclavo et Al Assel l’investissent pour y secourir les captives de Boleslav. Car à chaque raid, le seigneur brigand n’oubliait jamais d’emporter les femmes, tuant les plus vieilles ou les plus communes après que ses hommes les aient violé pour garder en revanche les plus jolies pour son harem. Curieusement, Al Assel s’était porté volontaire pour secourir les femmes tandis que Sclavo mettrait le feu au manoir après avoir inspecté les étages supérieurs où Boleslav avait sûrement ses appartements.
Sclavo se mit à ramper à travers les hautes herbes, suivit de près par Al Assel. Ce dernier le suivait avec agilité et discrétion, c’était à peine s’il l’entendait remuer derrière lui, Sclavo qui pourtant considérait ses sens comme très développé par rapport aux gens ordinaires était assez impressionné, une ombre dans la nuit était aussi voyante qu’un phare à côté de lui. Il était impressionné…et angoissé : savoir l’Egyptien si près derrière lui lui donnait des sueurs froides. Les deux hommes arrivèrent à quelques mètres de la porte nord du manoir. Ce dernier possédait trois portes, la porte principale au sud, la porte est, autrefois réservée aux domestiques lorsque le manoir abritait des habitants plus honorables et enfin la porte nord donnant sur ce qui devait être autrefois un riche jardin, à présent envahit par les hautes herbes et des plantes sauvages. Ils n’avaient même pas eux à escalader le mur d’enceinte du domaine, car de larges portions s’étaient effondrées pendant la période où la demeure était restée inoccupée. Qui avait habité là ? Mystère, même Ivund qui était le plus vieil habitant de Rajka l’avait toujours connu abandonné, jusqu’ici. Certainement un antique seigneur Magyar, peut-être même un compagnon de Attila ? Une vive douleur rappela Sclavo à la réalité lorsque Al Assel le dépassa en rampant après lui avoir donné une gifle derrière le crâne pour s’être arrêté.

Sclavo se remit en route vers la porte nord, c’était par là qu’ils allaient tenter de s’infiltrer, seulement deux gardes étaient postés devant celle-ci et il n’y avait qu’une tour de garde pour la surveiller, de l’autre côté du jardin, et la sentinelle à son sommet devait également observer la porte est, deux directions à surveiller, une seule tête, et de toute manière apparemment elle était occupée à se curer les ongles avec sa dague. Sclavo prit une flèche dans son carquois, lentement et d’un geste souple pour éviter de trop faire bouger les hautes herbes dans lesquelles ils se dissimulaient, l’encocha, à côté de lui, Al Assel prit l’une de ses dagues par la lame, en position de lancé.
Les deux gardes discutaient sereinement, Sclavo vit du coin de l’œil la sentinelle en haut de sa tour de guet se tourner vers le sud, Al Assel dut le voir exactement en même temps que lui. Car les deux hommes se levèrent presque en sautant au même moment, la flèche du Vénitien alla se figer dans la nuque du garde qui leur tournait presque le dos et la dague de l’Egyptien alla se planter dans la gorge de l’autre moins d’un dixième de seconde plus tard. Les deux assassins se précipitèrent sur leurs deux victimes, Sclavo attrapa la sienne sous les bras et le traîna dans les hautes herbes tandis que son coéquipier faisait de même avec l’autre. En moins de cinq secondes, la voie était dégagée et les corps dissimulés. Etonnamment, ils étaient assez efficaces en duo.

La sentinelle en haut de sa tour de garde se tourna paresseusement sur sa droite au moment où les deux assassins de l’Ordre entrèrent en fermant derrière eux. Le garde ne vit pas les deux hommes qui étaient sensés monter la garde devant la porte, ils devaient être rentrés à l’intérieur se payer du bon temps pendant que lui se gelait à l’extérieur alors qu’un terrible vent du nord soufflait. Lorsqu’il aurait finit son quart, il irait directement les dénoncer à son chef, il n’y avait pas de raison qu’ils aillent rigoler au chaud avec les filles en bas tandis que lui s’ennuyait à mourir.
Sclavo et Al Assel entrèrent dans le manoir, la porte arrière donnait sur un petit couloir qui partait vers l’est et l’ouest, une porte se trouvait à chacune de ses extrémités. Il était temps pour eux de se séparer, d’un hochement de tête, Sclavo souhaita malgré tout bonne chance à Al Assel qui lui répondit par un grognement et en levant les yeux au ciel. Sclavo partit vers la gauche et entendit une porte se fermer derrière lui, l’Egyptien avait déjà quitté le couloir.

Sclavo arriva devant la porte qu’il allait devoir emprunter, il entendait clairement des hommes rire gaiement de l’autre côté, peut-être trois ou quatre. Sclavo n’avait pas l’intention de rebrousser chemin. Il ouvrit lentement la porte qui lui faisait face, il arrivait dans une petite salle où une grande table de bois occupait presque toute la pièce, manifestement, il s’agissait autrefois d’une petite salle à manger pour les domestiques. Les hommes étaient au nombre de quatre, assis autour de la table à ripailler en se gavant de pain et de viande qu’ils avaient sûrement volé durant leurs raids sur la région. Un seul homme regardait dans sa direction, les autres étaient assis en lui tournant le dos. Le visage du bandit qui le vit se pétrifia un bref instant, le temps qu’il scrute le visage de Sclavo, cherchant à l’identifier comme un camarade ou un ennemi, s’il devait le saluer, alerter ses compagnons ou l’ignorer, l’alcool contribuant à rendre son jugement plus lent qu’à l’ordinaire.
Sclavo bondit au milieu la table, renversant au passage de la nourriture et des bocks remplis de bière, et trancha la tête de l’homme qui alla rouler sur le meuble, éclaboussant de sang les visages de ses compagnons. Ces derniers restèrent figé, n’arrivant pas à assimiler le fait que leur camarade venait de se faire décapiter sous leurs yeux, alors qu’ils plaisantaient et riaient avec lui quelques secondes auparavant. Sclavo se retourna et d’un mouvement vif, similaire au précédent, fit voler une autre tête. Les deux hommes restant commencèrent à bouger enfin, poussant des exclamations de surprise stupides mais à peine la main du troisième trouva la garde de son épée à sa hanche que Sclavo fendit l’air avec son cimeterre, lui entaillant profondément la gorge mais pas suffisamment pour le décapiter. Le dernier brigand leva les mains en signe de soumission en bafouillant dans une langue incompréhensible. Sclavo avait reçu des ordres : pas de survivants, et si cela ne suffisait pas, les récits des survivants que lui avait rapporté Bertrand à Rajka et le souvenir des campagnes ravagées par ces hommes lui suffirent pour qu’il n’éprouva pas le moindre remord. Il planta à la verticale profondément sa lame entre le cou et l’épaule droite du brigand, profitant d’être en hauteur pour lui trancher ainsi net l’une de ses artères. Le brigand s’effondra sur la table lorsque Sclavo retira son cimeterre et l’homme commença à se vider de son sang très rapidement, il expirât en quelques secondes sans un autre bruit que son dernier souffle.

Sclavo se dépêcha vers la seule autre porte de la pièce, il l’ouvrit lentement après s’être assuré qu’aucun bruit ne venait de derrière. Il arriva dans une salle bien plus vaste et vit qu’il s’agissait d’une chapelle, quelques bancs gisaient ici et là, la plupart avaient dut fournir du bois pour l’hiver car des morceaux leur avaient été arraché. Sclavo eu un pincement au cœur en imaginant ce lieu de culte partir en fumées. Mais après tout, les seuls êtres ici qui devaient venir honorer cette maison de Dieu, si ils le faisaient, étaient d’horribles pécheurs, Dieu lui serait redevable d’empêcher ces brigands de souiller sa demeure. Sclavo s’inclina et fit le signe de la croix en passant devant un grand crucifix et vit qu’au dessus de sa tête, un escalier en colimaçon menait aux étages supérieurs. Le manoir n’avait que deux étages, Boleslav se trouvait très certainement au dernier. Sclavo grimpa l’escalier brinqueballant aussi silencieusement que possible et atteignit le dernier palier, un balcon donnant sur la vaste chapelle, la vue du sol plusieurs mètres plus bas lui fit ressentir un léger vertige. Lorsque sa main s’apprêta à tourner la poignée de la porte, celle-ci s’ouvrit d’elle-même devant un brigand qui sursauta en le voyant, poussant un petit glapissement surpris. Sclavo qui tenait toujours son cimeterre dans la main lui fracassa le nez d’un coup bien placé avec la garde. L’homme hurla et tenta de fuir, mais Sclavo l’attrapa par le cou et l’entraîna vers lui avant de le faire basculer par-dessus la balustrade d’un croche pied. Le bandit poussa un long hurlement qui cessa bien vite, un son sourd qui résonna un millier de fois dans la chapelle puis le silence indiquant que sa chute venait de se terminer mortellement.

- Mais qu’est-ce qui se passe ici ?! Hurla une voix dans le couloir où menait la porte.

Sclavo recula de deux pas sur le côté, se collant à la balustrade afin de ne pas être visible depuis le couloir et entendit les pas précipité arriver vers lui. Au dernier moment, le brigand qui arriva se prit les jambes dans le pied que Sclavo laissa négligemment dépasser au moment où il arriva à sa hauteur et fit un vol plané avant d’aller rejoindre son camarade deux étages plus bas.

- Attention à la marche. Marmonna inutilement Sclavo avant de s’engouffrer dans le couloir.

Le couloir se prolongeait sur plusieurs mètres sans que Sclavo ne rencontre d’autre ennemi, il croisa plusieurs portes ouvertes donnant sur des chambres dévastées, aux meubles pourris, aux tapisseries décollées et où le plafond s’écroulait. Même s’il n’avait pas reçu l’ordre de détruire ces lieux, le manoir vivait ces derniers instants tant il semblait délabré. Le couloir s’achevait devant une large double porte en bois massif et décoré de gravures évoquant des animaux et des chasseurs. Sclavo se colla aux portes et poussa légèrement, elles étaient entrouvertes. Derrière, il entendit deux voix distinctes parler rapidement, en italien, si bien qu’il pu suivre au vol la conversation.

-…devraient être arrivés à Rajka maintenant. Marmonnait une voix grave. Ce vieux salaud va payer pour ce qu’il m’a fait. Avec sa tête pour décorer ma porte, les autres devraient définitivement comprendre qui est le chef ici !

-Ces histoires ne m’intéressent pas, Boleslav. Répondit d’une voix impérieuse un autre homme. Vos petits raids puérils et vos rivalités…

Boleslav, il était resté là finalement, même pas le cran d’affronter Ivund en personne, songea Sclavo.

-Hé ! Sans ces petits raids puérils vous seriez pas si richement vêtu, alors ne me faites pas chier ! Répliqua Boleslav. Mes gars et moi on a récolté un sacré paquet d’or dans ce trou paumé, on vous a envoyé de la bouffe, des armes, des hommes et des femmes ! Je demande pas grand-chose en échange en plus, alors un peu de respect !

-Pour accomplir votre mission, le Maître vous a confié deux cent de ses meilleurs hommes, rappela la voix au ton plus raffiné. Ceci afin que vous gardiez la frontière et empêchiez les infidèles de quitter nos terres et d’appeler à l’aide…et on ne peut pas dire que ça soit une réussite. Vous avez perdu la moitié de nos hommes en querelles contre vos camarades et vous vous êtes servi de l’autre moitié pour des pillages qui n’ont fait que pousser plus d’infidèles encore sur les routes vers le nord. A l’heure qu’il est, tout l’Empire doit savoir ce qu’il se trame ici. Si je ne m’abuse, votre mission est un échec cuisant…et vous en êtes entièrement responsable.

Un sifflement métallique indiqua que Boleslav avait dégainé l’épée et Sclavo l’imagina menaçant son interlocuteur lorsqu’il l’entendit hurler.

-Ha ouais ?! Hé bien si ton « Maître » n’est pas content, je l’attend ! Avec mes nouveaux amis, on va le recevoir ! Deux mille salopards armés jusqu’aux dents prêts à entendre ses prêches ! Ha ! On va voir si il est toujours aussi bavard ton Veraldus avec mon épée dans la gorge ! Ici, c’est chez moi ! Je suis le comte Boleslav le Cruel, je règne sur ce trou à merde, c’est le mien, et il faudra plus qu’un vieil illuminé en robe pour me déloger d’ici !

-Le Maître est conscient du fait qu’il ne vous impressionne pas, reconnut l’autre voix, toujours très calme. Egalement du fait que vous n’êtes pas dupe, il ne peux rappeler ses armées pour vous affronter vous et vos amis… Mais si ce n’est pas lui qui vient, ce sera peut être Kyojiro…

Sclavo entendit clairement Boleslav pousser un hoquet de terreur.

-L’Homme Jaune ? Il…il est revenu ?

-Oui, confirma l’autre. Le Maître m’a envoyé superviser vos prochains efforts dans la région. Et si dans deux lunes, lorsque viendra pour moi le moment de rentrer à Svarga, je ne suis pas satisfait, ce sera notre ami l’Homme Jaune qui viendra en personne redresser la situation…et j’espère pour vous que vous serez très loin d’ici à ce moment.

Boleslav bafouilla quelques mots incompréhensibles avant de soupirer d’un air résigné. Qui que soit cet «Homme Jaune », il lui foutait une sacrée trouille. Sclavo prit son arc dans son dos et encocha tranquillement une flèche avant d’entrer en poussant du pied l’un des battants de la porte. Il arriva dans une grande salle richement décorée de tapisseries accrochées aux murs montrant des scènes de batailles, au bout de la pièce se trouvait un trône derrière lequel un feu brûlait dans une cheminée.
Celui que Sclavo devinait être Boleslav, un grand gaillard vêtu de cuir bouilli, une épée dentée pendant mollement dans sa main droite, un diadème de bronze sur le crâne, était tourné vers les fenêtres donnant sur le jardin, d’un air abattu. L’autre s’éloignait d’une démarche impérieuse vers une porte à côté de la cheminée. Il sembla entendre l’entrée de Sclavo car il se retourna d’un air intrigué. Vêtu de fourrures, une tête de loup posée sur l’épaule, il était âgé d’une cinquantaine d’année, son visage ridé le scrutant avec stupéfaction, dans sa main droite, il tenait un énorme sceptre taillé dans le bois qui faisait sa taille, orné à son extrémité d’une simple pierre de granit. Il portait à son cou également une chaine de lourds maillons qui pendaient jusqu’à son nombril.

-Vous ? Mais que venez-vous faire ici Demanda l’hérétique écartant les bras d’un air surpris. Vous…vous n’êtes pas… ?

En guise de réponse, Sclavo lâcha sa flèche qui siffla et alla se loger dans l’œil droit de l’homme qui s’effondra lourdement. Mauvaise idée, pensa Sclavo, il aurait pu lui apprendre des choses intéressantes. Très mauvaise idée pensa-t-il cette fois lorsque Boleslav sembla sortir de sa catatonie, brandissant son épée et se ruant sur lui. Sclavo lâcha son arc et saisit son cimeterre juste à temps pour parer l’attaque et sauta sur le côté pour en éviter une autre. Boleslav se jeta à nouveau sur lui en fendant l’air de son épée, hurlant à plein poumon, Sclavo comprit pourquoi on l’appelait le Cruel, mais l’Enragé lui irait mieux. L’homme frappait de toutes ses forces encore et encore, comme un animal aculé lors d’une traque, peut-être se sentait-il ainsi. Sclavo para une puissante attaque, Boleslav y mit une telle force qu’il envoya le jeune assassin à terre, le faisant lâcher son arme.
Un sourire sadique s’afficha sur les lèvres du brigand qui brandît son épée à deux mains et l’abattit, Sclavo roula sur le côté, évitant de peu l’attaque. Il attrapa le bâton de l’hérétique à côté de lui, la seule chose qu’il trouva, et l’enfonça de toutes ses forces dans le ventre de Boleslav avant que celui-ci n’abatte à nouveau son épée sur lui. Le brigand se plia en deux en suffoquant, le visage crispé dans une expression de douleur et de colère. Sclavo se traina jusqu’à son cimeterre qu’il attrapa du bout des doigts lorsqu’une main puissante l’attrapa à la cheville et le tira en arrière. Boleslav s’était déjà remit de son coup et leva son épée, prêt à fendre en deux le crâne de son ennemi.
Mais Sclavo roula sur lui-même et décrivit un arc de cercle avec son cimeterre en direction du brigand, priant pour l’atteindre. Boleslav hurla en reculant, ses entrailles sortirent comme un torrent déchaîné de la large blessure que Sclavo venait de lui faire et qui lui barrait le ventre d’un flanc à l’autre. Le brigand tomba en arrière, lâchant son épée et rampant en arrière, tentant de remettre ses boyaux à leur place de ses mains et bâtant des pieds pour reculer. Sclavo se releva difficilement et s’avança vers le brigand qui commençait à écraser ses propres tripes avec ses pieds tant elles se répandaient hors de son ventre et qu’il s’agitait.

- Pitié ! » Hurla-t-il. Laissez-moi la vie ! Il y a de l’or, beaucoup d’or dans la pièce à côté ! Prenez ! Il est à vous !

-C’est quoi l’Homme Jaune ? Demanda Sclavo en attrapant Boleslav par sa nuque, espérant tirer quelque chose de lui dans ses derniers instants. Qui t’a confié cette mission ici ? Qui sont tes fameux amis ?!

-Sois maudit fils de pute ! Hurla Boleslav entre deux râles d’agonie. Tu m’as tué ! Nouveaux hurlements. Mes amis te régleront ton compte ! Va en enfer ! En enfer !

Comprenant qu’il n’en tirerait rien, Sclavo l’égorgea rapidement. Après avoir accomplit sa basse besogne, Sclavo alla vérifier dans la pièce qu’avait indiqué le brigand et y trouva une chambre dans laquelle se trouvait un grand coffre dans lequel il aurait très bien put tenir allongé. Sclavo l’ouvrit et découvrit quelques parchemins et quelques sacs bien ronds, qui firent un son très appréciable à l’oreille lorsqu’il les secoua dans sa main. Il fourra les parchemins sous sa tunique et accrocha les bourses à sa ceinture, il ne reviendrait pas les mains vides. De retour dans la pièce précédente, Sclavo décrocha les tapisseries accrochées aux murs, admirant une dernière fois les scènes de chasse et de batailles et les posa près de la cheminée qui brûlait encore, l’une d’entre elle prit feu et bientôt, les flammes allaient se répandre sur les autres. Le manoir n’allait pas tarder à être dévoré par les flammes.
Cette fois au moins, c’était prévu. Sans perdre une seule seconde, il rebroussa chemin en courant. Si les menaces de Boleslav à l’encontre de l’étrange individu étaient correctes, il se pourrait bien que deux milles brigands en colères rodent encore dans la région, mieux valait mettre De Lorraine au courant.
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Le-Nain
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MessageSujet: Re: Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne   Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne Icon_minitimeJeu 19 Avr - 11:27

NNNNNNNNNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNNN ! pale

Sérieux Squall, tu fous en l'air tout ce que j'avais déjà réécris dans ta première partie... Bertrand devait rester au camp de l'Ordre à la frontière de la Hongrie, l'armée étant commandé par Edouard de York (et non Charles de Bretagne). Il avait donc chargé Von Kasel de prendre le commandement de cette petite escouade. Tant pis, je vais tout reprendre de à 0 No

Par contre, très bonne idée de remplacer Dager par Al-Assel Wink
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Réedition : Mission alternative 1 Maison de campagne
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